Alcoa : La modernisation est au ralenti

17 avril 2013
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Baie-Comeau – Selon l’échéancier du projet de modernisation de l’Aluminerie Alcoa de Baie-Comeau, la phase de réalisation des travaux devait être débutée depuis janvier 2013. À ce jour, aucune date de lancement des travaux n’a été annoncée.

Marlène Joseph-Blais

Des appels d’offres ont bel et bien été lancés par Alcoa au cours des derniers mois et de nombreux entrepreneurs y ont répondu, selon les informations qu’ils nous ont eux-mêmes transmises, sous le couvert de l’anonymat. Toutefois, aucun contrat n’aurait été attribué, comme le confirme le président de la Chambre de commerce de Manicouagan, Michel Truchon. «Il ne semble pas y avoir de date de démarrage. Comme il n’y a pas de date, rien ne peut être fait du côté des signatures de contrats pour le moment», mentionne-t-il.

La modernisation de l’usine de Baie-Comeau consiste principalement en le remplacement des trois séries de cuves Söderberg par une nouvelle série de cuves précuites. Cette technologie, en plus de diminuer considérablement les émissions de gaz à effet de serre produites par l’entreprise, permettra d’améliorer les performances de l’usine et d’assurer sa viabilité à plus long terme. Selon l’échéancier initial, la réalisation des travaux doit être complétée en décembre 2015.

«Sur la glace»

Près d’une dizaine d’entreprises contactées estiment que le projet est «sur la glace». Certains de ces entrepreneurs locaux, qui souhaitent ardemment prendre part à la modernisation, sont toujours dans l’attente de son coup d’envoi. Alors que quelques-uns ont répondu à des appels d’offres préliminaires, visant notamment à estimer les budgets réels de l’aluminerie, d’autres estiment que la demande est beaucoup moins importante que ce qu’on leur avait prédit lors de l’annonce du projet.

Bien qu’il n’ait pas pris part à des discussions concernant un possible report du projet de modernisation, le président de la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN), Alain Lampron, croit qu’il y a une possibilité que des investissements soient retardés. «On a entendu parler qu’Alcoa est en discussion avec le gouvernement. […] À cause de la situation économique et du prix de l’aluminium, ce serait très possible que ce soit retardé. On ne veut pas que ce soit reporté pendant 20 ans, mais si on est capable de le reporter, on a toujours dit qu’on serait d’accord», affirme-t-il, en ajoutant que certaines étapes qui devaient être conclues en 2012 ont été mises «sur la glace».

À Baie-Comeau, le président du Syndicat national des employés de l'aluminium de Baie-Comeau (SNEBC), Francis Truchon, indique qu’il y a un peu de retard dans les échéanciers, mais qu’il n’y a rien de stoppé. «On n’a eu aucune discussion concernant une prolongation. C’est sûr et certain qu’avec le prix du métal, c’est ralenti, mais ce que l’employeur nous dit, c’est que le projet continue», admet-il.

Alcoa réagit

Alcoa n’a pas voulu commenter une quelconque possibilité de prolongation des délais fixés, spécifiant toutefois qu’entre l’échéancier initial et l’échéancier officiel des travaux, il y a beaucoup de choses qui peuvent être modifiées. «Je n’ai pas d’indication que l’échéancier va être prolongé ou modifié», laisse entendre le responsable des communications pour l’Aluminerie de Baie-Comeau, Dominic Martin, en précisant que l’entreprise souhaite toujours mener à bien le projet de modernisation. «Présentement, l’objectif est de rendre le projet le plus concurrentiel possible, en tenant compte du marché de l’aluminium et du contexte économique mondial», souligne-t-il

M. Martin stipule qu'une demande de délai pour l'utilisation des cuves en place n'est pas  envisagée, même si cette option avait été prononcée en en 2011. «Actuellement, ça ne fait pas partie du plan de prolonger l'utilisation des cuves Söderberg au-delà de ce qui était prévu. On discute avec le gouvernement pour voir les étapes qui sont à venir», dit-il.

Questionné sur l’absence d’octroi de contrats liés à la modernisation de l’usine, il indique que le projet n’est toujours pas entré dans la phase de travaux. «Concernant le processus d’appels d’offres, il peut y avoir des remises en séquence en fonction des échéanciers, il est possible de revoir qu’est-ce qui va être fait et à quel moment», soutient M. Martin.

Publié le 10 avril 2013

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