Les superwomen courent à l’épuisement

Par Charlotte Paquet 5 mars 2016
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Baie-Comeau – La superwoman n’est pas une fiction, mais une réalité. C’est la réalité de bien des femmes qui s’en mettent trop sur les épaules, croyant que le bonheur passe par là. À la recherche de la perfection dans toutes les sphères de leur vie, elles s’oublient et finissent par tomber au combat. Bienvenue au royaume de l’anxiété, du stress, de l’épuisement et parfois même de la dépression!

Travailleuse sociale en services psychosociaux au CLSC Clément-Lavoie, Line Simard est bien placée pour connaître le phénomène de la superwoman et les ravages qui viennent avec. Dans son bureau, elle voit défiler des femmes littéralement rendues au bout du rouleau à force de vouloir correspondre aux standards de réussite que la société leur livre.

« Socialement, on a des exigences élevées pour les femmes », admet la travailleuse sociale. Il faut un couple parfait et des enfants parfaits qui réussiront à l’école et pratiqueront différentes activités pour assurer leur développement. Il faut performer au travail et s’entraîner. Il faut aussi une alimentation parfaite avec trois repas équilibrés par jour. « Qu’on mange un « grilled- cheese » un midi, ce n’est pas grave. De n’avoir rien à faire pour un enfant (aucune activité organisée), est-ce si important? On peut aller faire un fort dehors ou encore une bataille de boules de neige », illustre Line Simard.

Il y a aussi les préoccupations esthétiques avec la manucure parfaite et l’absence de repousse sur ses cheveux colorés. De nos jours, l’accès facile au Botox et autres traitements du même genre apporte une pression de plus sur les femmes.

« Quand elles ne réussissent pas tout ça, elles se sentent coupables. Dans la vraie vie, les femmes n’arrivent pas à répondre à tout ça, mais elles se comparent et se disent les autres réussissent, mais pas moi », explique la professionnelle, en insistant sur le sentiment de culpabilité qui en afflige plusieurs. « Ça peut entraîner de l’anxiété, du stress et amener des symptômes de dépression fréquents. Il y a deux fois plus de femmes que d’hommes qui font des épisodes de dépression », ajoute-t-elle.

Les responsabilités qui incombent aux femmes vont plus loin. Avec les parents vieillissants, qui joue d’emblée le rôle d’aidant naturel? C’est principalement les femmes, affirme Line Simard.

Et, à la maison, malgré les progrès des dernières années, l’équité dans le partage des tâches est loin d’être acquis et c’est encore les femmes qui en font plus, dit-elle à la lumière des confidences qu’elle reçoit dans son bureau.

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