Les développeurs reviennent avec des idées plein la tête

Par Charlotte Paquet 27 avril 2016
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Baie-Comeau – La mission économique réalisée par une délégation de six représentants de la Manicouagan à Val-d’Or, la fin de la semaine dernière, a pavé la voie à diverses possibilités envisagées pour diversifier l’économie. « Il y a plein de pistes sur lesquelles ça nous a amené des idées et sur lesquelles on va devoir se pencher », se réjouit Yannick Charette, d’Innovation et Développement Manicouagan (ID Manic).

Directeur au développement socio-économique chez ID Manic, M. Charette a chapeauté cette mission effectuée en compagnie du maire de Baie-Comeau et préfet de la MRC de Manicouagan, Claude Martel, de Jacques Parent, du Consortium Innovation Technologique Énergie Côte-Nord (CITEC), de Michaël Cosgrove, du Centre d’expérimentation et de développement en forêt boréale (CEDFOB), de Janie Albert, de la Chambre de commerce de Manicouagan, ainsi que de Karine Otis, d’ID Manic.

Si Val-d’Or a été retenue, c’est en raison de ses similitudes avec la région Manicouagan, notamment au chapitre de l’industrie forestière. La diversification est déjà en cours là-bas, entre autres grâce à un projet de parc intégré incluant un centre de valorisation de la fibre.

Transformation du bois

Les nôtres ont échangé avec plusieurs acteurs du développement économique sur les opportunités dans le domaine de la filière forestière, dont Eacom et Tecolam, deux entreprises de transformation du bois. Les membres de la délégation n’ont évidemment pas l’intention de faire du copier-coller avec ce qu’ils ont vu, mais plutôt s’en inspirer pour se lancer dans des pistes pour développer leur propre territoire, souligne Michaël Cosgrove.

« Eux, ils sont déjà en mode solution avec les problématiques auxquelles ils sont confrontés, comme des usines qui ont un certain âge », poursuit Yannick Charette. Selon lui, il faut recruter de nouveaux joueurs dans la filière forestière manicoise afin de développer des produits complémentaires à ceux de Produits forestiers Résolu. Dans toutes les démarches à enclencher, il importe cependant de tenir compte de la présence de l’entreprise forestière sur le territoire, assure-t-il.

Plus que la forêt

Le voyage de deux jours à Val-d’Or a permis aux Manicois de ratisser vers d’autres avenues pour la création de richesses. Le développement local et régional, le développement des centres-villes et les relations autochtones en ont fait partie.

De nouvelles pistes de réflexion en émanent. Comme le précise Yannick Charette, le milieu doit notamment se questionner sur la pertinence des organisations en place pour assurer le devenir économique. « Est-ce qu’on rend les services de la bonne façon? », cite-t-il en exemple.

Du côté de l’économie du savoir, la région de Val-d’Or a déjà des réalisations à son actif tandis que la Manicouagan en est encore à ses balbutiements en la matière, toujours selon le porte-parole.

Les relations entre les deux régions devraient se poursuivre dans les prochains mois et les prochaines années. Une main a d’ailleurs été tendue aux représentants socio- économiques de la MRC de la Vallée-de-l’Or pour venir découvrir la Manicouagan.

Agir maintenant

Tous les acteurs socio-économiques de chez nous sont d’accord sur une chose : il faut trouver des façons de faire pour éviter de revivre une crise forestière comme celle de 2015.

« En 2015, ce qui s’est produit, c’est un pour tout le monde. Si on l’échappait, ça aurait été catastrophique. À l’entente de cinq ans (avec le gouvernement), il reste quatre ans et demi. Il ne faut pas attendre. Il faut avoir les reins solides s’il nous arrive un autre pépin », a d’ailleurs insisté le directeur général du CEDFOB, en début de semaine dernière, lors du lancement de la mission économique auprès des médias locaux.

Le budget de l’opération s’est élevé à 10 200 $. Les partenaires, incluant la Société d’expansion de Baie-Comeau même si elle n’était pas du voyage, y ont contribué, tout comme les ministres Laurent Lessard (Forêt) et Martin Coiteux (Affaires municipales) qui ont grugé dans leur enveloppe discrétionnaire. Un programme d’aide fédéral a aussi permis de payer les frais de déplacement de M. Cosgrove.

Fait à noter, c’est la première fois en une dizaine d’années que le milieu socio-économique et politique de la Manicouagan orchestre une mission du genre. La dernière fois, c’était du côté de Happy Valley-Goose Bay au Labrador.

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