ID Manicouagan traverse l’orage et mise sur le retour du soleil

Par Charlotte Paquet 24 mai 2016
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Baie-Comeau – L’économie en a arraché en 2015 dans la région et cette décroissance se fait sentir dans les résultats de la corporation Innovation et Développement Manicouagan (ID Manicouagan), dévoilés la semaine dernière lors de son assemblée générale annuelle.

La situation économique difficile, jumelée à la crise forestière, a représenté un frein dans certains secteurs d’activité. « Peu de gens étaient prêts à investir ou réinvestir pour acquérir une entreprise. Les gens étaient nerveux. Il ne faut pas oublier qu’avec la crise forestière, on a passé près d’un cataclysme », a admis le président-directeur général (pdg) de l’organisme, Marcel Furlong, lors d’une rencontre avec les médias.

Dans les faits, de 2014 à 2015, le nombre de projets d’acquisition d’entreprise a chuté de 5 à 2 et les emplois créés de 63 à 23, pour des investissements passant de 3,3 M$ à 1,4 M$. Dans le secteur des expansions, même chose. De 11 qu’il était, le nombre de projets a diminué à 3. Les emplois créés sont passés de 19 à 8,5 et les investissements de 797 000 $ à 258 000 $.

Un domaine se distingue cependant. C’est celui du prédémarrage et du démarrage. En un an, le nombre de projets est demeuré stable à 14 et les emplois créés à 15. Toutefois, comme il s’agissait de plus gros dossiers, les investissements consentis ont augmenté de 1 169 000 $ à 2 239 000 $.

Douze projets soutenus financièrement par ID Manicouagan se sont concrétisés en 2015. Une somme de 356 000 $, soit 104 000 $ en prêts et 252 000 $ en subventions, a été accordée par l’entremise de différents fonds et programmes. En 2014, il était plutôt question de 24 projets ayant reçu une aide de 630 696 $. M. Furlong a expliqué l’écart par des changements au chapitre du Pacte rural.

L’année 2015 en aura été une qualifiée de turbulence par ID Manicouagan. Après le désistement partiel du gouvernement du Québec pour son financement, l’organisme a réussi à établir une entente de service avec la MRC de Manicouagan afin de pouvoir poursuivre son œuvre. Mais un climat d’insécurité aura marqué une bonne partie de la dernière année.

De bon augure

Les prochaines années s’annoncent encourageantes, principalement dans le développement industriel. « Il y a trois ans, on avait 2 ou 3 projets industriels. On a monté à une vingtaine et là, on en a 16 qui se raffinent. Si on peut aller en chercher 10 à 20 % qui se réalisent, on va être heureux », précise le pdg.

ID Manicouagan met la pédale au fond dans le secteur de l’industriel, pour lequel elle a embauché une directrice associée afin de prêter main-forte au directeur déjà en poste. L’organisme tente de développer de nouveaux marchés. « On se promène pour aller dire aux gens qu’on existe. Le fait qu’on parle de cession du port, ça allume les gens associés au transport maritime », poursuit M. Furlong.

Les 16 projets sur la table de travail représentent chacun des investissements potentiels se situant entre une dizaine de millions de dollars à quelques milliards de dollars. Les plus gros projets proviennent de l’étranger. La situation géopolitique stable au Québec et au Canada est rassurante, selon le pdg. Plusieurs dossiers concernent la métallurgie. L’hydroélectricité et le port de mer y sont pour quelque chose.

D’autre part, ID Manicouagan s’est également lancée dans un nouveau champ d’activité au cours des derniers mois avec l’embauche d’un agent de développement socio-économique. Il tente notamment de faire des percées dans l’économie du savoir et d’établir des ponts avec la structure gouvernementale et les municipalités, entre autres.

Fait à noter, les premiers mois de 2016 sont encourageants. D’ailleurs, il ne reste plus que 6 500 $ non engagés dans le budget annuel de 252 000 $ consentis par la MRC de Manicouagan et la Fondation économique Manicouagan pour de l’aide aux entreprises.

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