La saison du maïs démarre dans l’optimisme à la Ferme Manicouagan 

Par Charlotte Paquet 6 septembre 2016
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Baie-Comeau – Après une première saison de récolte de maïs à demi-réussie en 2014 et un échec monumental en 2015, les copropriétaires de la Ferme Manicouagan, à Pointe-Lebel, amorcent la saison 2016 avec la ferme intention de prouver que cette production à des fins commerciales sur la Côte-Nord n’est pas un mirage, mais bien une réalité.

« Faire pousser du maïs sur la Côte-Nord, c’est un défi. On s’est lancé là-dedans parce qu’on est gourmands», lance Françoise Marquis, avec un sourire aux lèvres. Ce défi, elle compte bien le relever en compagnie de son mari et partenaire d’affaires, Donald Bérubé.

L’autocueillette du délicieux légume jaune s’est amorcée le 1er septembre. Elle se poursuivra pendant tout le mois. Propriétaire de la Ferme Manicouagan depuis 2010, le couple compte sur la notoriété acquise par son entreprise pour attirer les gens dans le champ au cours des prochaines semaines.

Quelque 80 000 graines de maïs ont été ensemencées en mai. Recouvertes rapidement de bâches, sur lesquelles des sacs remplis de roches ont été déposés pour les maintenir en place, les plants ont été gardés au chaud pendant près de deux mois afin de favoriser leur croissance.

En août, les bâches ont été retirées. La chaleur et le soleil ont ensuite fait leur œuvre, au grand plaisir des agriculteurs.

À manger rapidement

Le goût et la texture du maïs sont à leur summum dans les 24 premières heures qui suivent sa cueillette. « C’est tendre, c’est juteux et c’est sucré », souligne M. Bérubé.

« Sans vouloir dénigrer personne, le maïs qu’on retrouve dans les marchés d’alimentation, ça fait sûrement trois ou quatre jours que la cueillette a été faite, et peut-être plus », ajoute Mme Marquis. Selon le couple, il s’agit de faire cuire au même moment du maïs récolté la journée même et du maïs provenant de l’extérieur de la région pour constater la différence.

Côté prix, impossible cependant de rivaliser avec les grandes chaînes d’alimentation. Les agriculteurs en sont très conscients. « Nous, on a pris le risque, car si ç’avait été froid en août… », rappelle la dame, pendant que son mari insiste sur le fait que c’est une chance pour les gens de la Manicouagan de pouvoir déguster du maïs frais.

Les dernières années

En 2015, la Ferme Manicouagan a perdu complètement sa production de maïs. La pluie de juin et de juillet a été dévastatrice. Les copropriétaires n’ont eu d’autre choix que d’encaisser le coup, malgré l’argent et les efforts consentis.

En 2014, à la toute première saison de production de maïs à la ferme lebeloise, la moitié de la récolte a pourri dans le champ. Comme c’était nouveau et méconnu, la demande n’était pas au rendez-vous. Deux ans plus tard, les agriculteurs sont confiants que la donne a changé.

Pour trouver preneurs à son maïs, la Ferme Manicouagan compte sur l’autocueillette en grande partie, mais aussi sur la vente du légume à la douzaine. Elle tente aussi de faire sa place dans les commerces de la région, même s’il n’y a rien de facile.

L’entreprise agricole a des productions diversifiées et en croissance, notamment du côté des framboises et des camerises.

Stéphanie Saint-Gelais et son beau-frère Pascal Drolet ont profité de la journée d’ouverture de l’autocueillette de maïs, jeudi, pour s’approvisionner, faire vivre cette expérience à leurs enfants, Marianne et Guillaume, et encourager une entreprise régionale.

Stéphanie Saint-Gelais et son beau-frère Pascal Drolet ont profité de la journée d’ouverture de l’autocueillette de maïs, jeudi, pour s’approvisionner, faire vivre cette expérience à leurs enfants, Marianne et Guillaume, et encourager une entreprise régionale.

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