Mason Graphite revoit son échéancier de quelques mois

Par Charlotte Paquet 27 janvier 2017
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Baie-Comeau – Le début de 2017 n’est plus dans la mire de Mason Gaphite pour lancer la construction de son usine de traitement de graphite de Baie-Comeau. Elle vise désormais l’été ou même l’automne pour ces travaux qui, un an plus tard, permettront l’exploitation de la mine du lac Guéret, à 285 km au nord de la ville.

« Nous sommes toujours optimistes de faire la première pelletée de terre en 2017, mais on parle plus de l’été ou de l’automne. On ne contrôle pas tout », affirme Luc Veilleux, vice- président exécutif et chef de la direction financière pour expliquer ce report.

La révision de l’échéancier s’explique par les autorisations gouvernementales qui tardent à venir à la suite du dépôt, par lentreprise, de l’étude d’impact sur l’environnement en novembre 2015. Le financement du projet doit aussi être complété.

« Pour le financement, il faut encore lever 150 M$ », précise Luc Veilleux, tout en soulignant que dans le domaine minier, ce n’est pas une somme astronomique. Mason Graphite a confiance de parvenir à réunir la somme. L’entreprise se fie à l’ouverture manifestée ces dernières années par les investisseurs à l’endroit du projet du lac Guéret. « Quand il faut lever des fonds, on a une bonne réponse », martèle-t-il.

Selon le porte-parole, tant que Québec n’aura pas donné son aval à l’étude d’impact et le signal lui permettant d’aller de l’avant, les bailleurs de fonds retiendront leurs billes. Depuis les premiers balbutiements du projet en 2013, Mason Graphite a investi 65 M$ dans le projet du lac Guéret.

Pas anormal

Les délais à franchir les dernières étapes menant à la première pelletée de terre du projet tant prometteur pour l’économie de la Manicouagan ne sont pas anormaux. « Dans le domaine minier, c’est toujours comme ça », affirme Luc Veilleux d’un ton rassurant. D’après lui, il n’y a d’ailleurs absolument rien qui laisse entendre aujourd’hui que ce projet ne se concrétisera pas.

Parmi les autres étapes à franchir, il y a aussi l’entente de répercussions-avantages à signer avec le conseil des Innus de Pessamit. Mais là encore, le porte-parole affirme qu’il n’y a rien d’anormal à ce chapitre.

Rappelons que le projet du lac Guéret consiste en l’exploitation d’un gisement de graphite naturel se trouvant à 285 km au nord de Baie-Comeau. Il s’agit d’un gisement présentant une teneur parmi les plus élevées au monde. Une usine de traitement du minerai sera construite dans le parc industriel Jean-Noël-Tessier à Baie-Comeau. En incluant les travaux à la mine, le transport et le traitement du minerai, une centaine d’emplois seront créés.

Actuellement, une seule mine de graphite est en activité en Amérique du Nord. Située près de Mont-Laurier, le gisement de la mine Imerys arrivera cependant en fin de vie très bientôt. Son exploitation représente 2 % de la production mondiale, tandis que le projet de Mason Graphite équivaudra à 10 % de la production mondiale.

Le maire a hâte

Invité de la Société de développement commercial du Plateau lors d’un diner jeudi, le maire de Baie-Comeau, Claude Martel, s’est montré déçu que le décret gouvernemental permettant de lancer les travaux de la minière prenne autant de temps à être autorisé. Il a souligné avoir le gout de dire au gouvernement: « Grouille-toi ».

L’élul a rappelé le triste dossier de Ferro-Québec à Port-Cartier, abandonné par son promoteur après 16 mois à attendre les autorisations gouvernementales de Québec. On se souviendra que la direction de Ferro Atlantica, devant l’évolution trop lente à son gout du dossier, avait tout simplement décidé de faire des affaires ailleurs que dans la province.

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