Le député Ouellet réclame la mise en tutelle de Baie-Trinité

Par Steeve Paradis 18 mai 2017
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En chambre jeudi matin, Martin Ouellet a demandé au ministre Martin Coiteux la mise en tutelle de Baie-Trinité le temps que le maire Denis Lejeune n’ait plus de droit d’appel. Photo Assemblée nationale

Baie-Comeau – Le député de René-Lévesque a rapidement porté en chambre le cri du cœur de Caroline Lamarre, cette ex-employée municipale de Baie-Trinité victime de l’agression sexuelle dont a été reconnu coupable Denis Lejeune, le maire de la localité.

Au lendemain de la sortie médiatique de Mme Lamarre à Québec, Martin Ouellet a réclamé jeudi matin en chambre la mise en tutelle de la municipalité jusqu’à l’expiration des droits d’appel de Denis Lejeune, droits qui se termineront en août. Le député a déclaré que le combat de Caroline Lamarre « a assez duré » et qu’il est temps qu’elle obtienne justice.

Dans son intervention de mercredi, Caroline Lamarre a réclamé la destitution de son agresseur. Elle voulait faire valoir au gouvernement que dans toute cette affaire, ce sont ses droits qui ont été bafoués, pas ceux du maire. Le député Ouellet l’a d’ailleurs bien noté en faisant un parallèle.

« Deux élus de l’Assemblée nationale soupçonnés d’agression sexuelle ont été exclus de leur caucus et perdu leurs pouvoirs. Le maire de Baie-Trinité a été reconnu coupable d’agression sexuelle et il garde encore toute son autorité », a-t-il lancé dans sa question au ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Martin Coiteux.

Pas d’option

Ce dernier n’a pu que concéder que le gouvernement n’a pas vraiment d’option devant lui pour l’instant dans ce dossier. « Il se trouve qu’on a quand même un système judiciaire qui prévoit des recours pour tout citoyen, peu importe la situation. (…) Il y a des délais à respecter », a déclaré le ministre, assurant toutefois le député qu’il partage les mêmes sentiments « à l’égard du caractère intolérable de la situation pour Mme Lamarre ».

Lorsque M. Coiteux a souligné que le gouvernement souhaitait « utiliser tous les moyens que les lois nous permettent d’utiliser », Martin Ouellet lui a rétorqué que la tutelle est justement l’un de ces moyens pour ramener un peu d’harmonie dans « ce village divisé (où) un climat de terreur s’est installé ».

Le ministre lui a répété qu’il était « malheureux qu’on soit dans cette situation » mais qu’à son avis, « l’option de la tutelle ne règle pas ce problème précis ».

On se rappellera que le cas de Denis Lejeune avait déjà amené l’Assemblée nationale à modifier la loi afin de permettre de destituer un élu reconnu coupable, qu’il ait écopé ou non d’une peine de prison. Même si sa requête devant la Cour d’appel a été rejetée, M. Lejeune peut toujours techniquement en appeler devant la Cour suprême, d’où les mains liées du gouvernement et de la Commission municipale du Québec.

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