Côte-Nord et Nord-du-Québec – Le nombre de postes vacants bondit de 48 %, selon l’ISQ
La directrice générale de la Chambre de commerce de Manicouagan, Josée Parisée, prévoit que la pénurie de main-d’œuvre ira en s’aggravant. Photo Le Manic
Baie-Comeau – Le portrait des postes vacants au deuxième trimestre de 2018 au Québec, dévoilé par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) la semaine dernière, confirme que la pénurie de main-d’œuvre s’intensifie dans la région de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec.
D’avril à juin 2018, 1 915 postes étaient à pourvoir sur ce grand territoire. C’est 48 % de plus que les 1 290 observés au cours du trimestre correspondant un an plus tôt. Pendant ce temps-là au Québec, le nombre de postes vacants atteignait 116 440, en hausse de 32 580.
« C’est sûr que c’est préoccupant d’avoir autant de postes vacants et personne pour les combler. Ça montre qu’on a encore du chemin à faire », réagit Josée Parisée, directrice générale de la Chambre de commerce de Manicouagan, organisme partenaire du récent Colloque RH, qui visait justement à trouver des solutions au problème de rareté de la main-d’œuvre.
Mme Parisée est d’autant plus inquiète que, selon elle, la situation risque fort de s’aggraver. « Le nombre de postes à pourvoir va aller en augmentant. L’ampleur (de la pénurie) va aller en grossissant », affirme-t-elle.
La réalisation de grands projets comme ceux de Mason Graphite et de l’entreprise Les Métaux canadiens et les nombreux départs à la retraite qui s’en viennent dans les entreprises de la région exerceront une pression additionnelle sur le nombre de postes vacants.
Attirer les retraités
Pour réagir à la pénurie de main-d’œuvre, le recours aux personnes retraitées peut être une avenue intéressante, souligne Mme Parisée. C’est d’ailleurs la conclusion qu’ont récemment livrée des chercheurs à la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Les employeurs sont invités à regarder du côté des nouveaux retraités, particulièrement ceux qui n’ont peut-être pas accumulé un fonds de pension leur assurant une retraite à la hauteur de leurs attentes.
Selon la directrice générale, certaines de ces personnes peuvent ne pas avoir le goût d’un emploi à cinq jours par semaine, mais parfois, pour deux ou trois jours, elles seraient partantes.
Il y a aussi un bassin de main-d’œuvre disponible du côté des gens avec des limitations et il ne doit pas être négligé, ajoute la porte-parole de la chambre de commerce.
Avantage ou désavantage
Les seules données disponibles pour le moment au chapitre des postes à pourvoir englobent la région de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, ce qui ne fait pas l’affaire des Nord-Côtiers.
« Est-ce que ça nous avantage ou désavantage », questionne Mme Parisée en faisant référence à cette situation de jumelage qu’elle déplore.
Elle souligne qu’Emploi-Québec effectue des démarches afin que les données soient scindées, de façon à donner le portrait réel de la situation sur la Côte-Nord.
Fait à noter, dans l’ensemble du Québec, les secteurs souffrant le plus de la pénurie de personnel sont ceux de la restauration et du commerce de détail.
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