Caisse : le syndicat dépose une pétition d’appui de 2 600 signatures

Par Charlotte Paquet 3:48 PM - 11 juin 2019
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En grève depuis le 3 mai, les employés de la Caisse populaire Desjardins de Hauterive sont allés déposer à leur employeur une pétition d’appui de la population mardi avant-midi. Photos Le Manic

Baie-Comeau – En grève depuis le 3 mai, les employés de la Caisse populaire Desjardins de Hauterive continuent de dénoncer l’attitude de leur employeur, à qui ils ont remis, mardi matin, une pétition de plus de 2 600 signatures recueillies en 10 jours auprès de citoyens qui réclament un règlement du conflit.

« La population est en arrière de nous », lance Chantale Vaillancourt, présidente du syndicat qui représente le personnel de la caisse populaire du boulevard Blanche.

Des pourparlers entre les deux parties ont eu lieu le jeudi 6 juin en présence d’un conciliateur. Une deuxième journée était planifiée le lendemain, mais c’était sans compter le blocage survenu. « Nous avons tenté de dénouer l’impasse à laquelle nous sommes confrontés, mais l’employeur reste inflexible », dénonce Mme Vaillancourt.

Jeudi, deux scénarios de règlement ont été proposés par le syndicat. La présidente affirme avoir déployé beaucoup d’efforts jusqu’à 1 h en début de nuit de jeudi à vendredi dans l’espoir de parvenir à une entente de principe qui aurait pu être soumise ensuite aux membres, mais ce fut sans succès.

Une vingtaine de rencontres de négociation ont été tenues ces derniers mois, dont les dernières en présence d’un conciliateur. Le syndicat réclame d’autres dates.

Mauvaise foi

« Vous comprendrez qu’on est proche d’un employeur qui négocie de mauvaise foi, c’est clair. Les dernières dates étaient au mois de mai et on se retrouve un mois plus tard à la table où on attend des réponses. Il se présence à la table avec aucune réponse à donner. Il avait un mois pour se préparer et il n’a rien fait », déplore le conseiller syndicat au dossier pour la CSN, Alain Therrien.

Les deux propositions soumises par le syndicat étaient pourtant loin de respecter l’esprit du gagnant-gagnant, argue le conseiller. « Dans les deux scénarios, l’un disait on va baisser nos conditions de travail pour avoir un salaire, le deuxième disait on va baisser notre salaire et on va garder nos conditions de travail. L’employeur, ce qu’il lance aux filles sur la ligne de piquetage, c’est je prends tes conditions de travail et je ne te donne pas de salaire en plus. »

Parlant de salaire, Mme Vaillancourt affirme avoir une membre qui compte 15 ans d’ancienneté et dont le taux horaire est de 20 $ l’heure. Une autre à l’emploi de la caisse depuis 8 ans gagnerait 16 $ l’heure. « On n’est pas super payés, mais on avait des avantages sociaux qui faisaient la différence. S’ils nous les enlèvent, ça fait une grande différence. »

Pendant que les travailleurs réclament un règlement et brandissent leurs pancartes en espérant que les membres de la caisse respecteront les piquets de grève, les dommages collatéraux sont inévitables, selon le syndicat. Déjà, certains employés se sont trouvé un emploi ailleurs.

Mme Vaillancourt rappelle aussi l’impact du conflit auprès de la Caisse populaire Desjardins de Baie-Comeau, prise d’assaut par plusieurs membres de la caisse en grève qui y effectuent leurs transactions courantes ou obtiennent des services conseils.

Bien reçu!

Directeur général de la Caisse populaire Desjardins de Hauterive, Martin Beaulieu affirme avoir pris acte du dépôt de la pétition et « d’un certain appui » au syndicat. « Suite à ça, on va continuer notre processus de négociation avec notre syndicat », assure-t-il. M. Beaulieu dit être en attente d’un retour du conciliateur pour déterminer les dates des prochaines rencontres.

Pour en revenir aux discussions du 6 juin, il considère qu’elles ont permis de faire évoluer les choses, même s’il n’y a pas eu entente de principe. « Je pense que lors de cette journée-là, il y a eu quand même des discussions et des avancées de part et d’autre. »

Rappelons que pendant le conflit de travail, la Caisse populaire Desjardins de Hauterive accueille ses membres deux heures par jour les lundis, mardis, mercredis et vendredis et trois heures les jeudis. Des changements sont à prévoir en raison des congés fériés de la Fête nationale du Québec et de la Fête du Canada.

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