Le cégep de Baie-Comeau reçoit le feu vert pour former des ambulanciers

Par Charlotte Paquet 2:47 PM - 15 octobre 2019
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Le directeur général du cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Sylvain Blais, et son homologue du cégep de Baie-Comeau, Claude Montigny, entourent Johanne Savard, PDG adjointe au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord. Ils sont tous partenaires dans la nouvelle offre de formation.

MISE À JOUR Le cégep de Baie-Comeau offrira, dès l’automne 2020, le programme technique en Soins préhospitaliers d’urgence dans le but de répondre aux besoins criants d’ambulanciers sur la Côte-Nord.

Neuf mois après avoir commencé le travail pour développer cette nouvelle formation, l’établissement vient d’obtenir l’aval du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à une entente de délocalisation du programme en question déjà dispensé par le cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.

Cette entente permet d’accélérer grandement le processus et se concrétise par une sorte de copier-coller du programme d’une région à une autre. Directeur général du cégep de Baie-Comeau, Claude Montigny parle carrément d’un exploit d’avoir réussi à obtenir l’autorisation dans un si court laps de temps.

« Notre premier objectif, c’est de répondre le plus rapidement possible et de la meilleure façon possible aux besoins de main-d’œuvre. On est parti de là et c’est clair que c’est cette solution-là qui le permettait », précise M. Montigny, en soulignant qu’avec la collaboration de partenaires, une étude de besoins a été réalisée sur une période de cinq ans à compter de l’automne 2020.

Trois cohortes

Pour le moment, l’autorisation ministérielle est provisoire sur un horizon d’une dizaine d’années. Elle vise à former trois cohortes d’environ 25 étudiants chacune de façon à assurer la diplomation d’au moins une quinzaine d’entre eux. On le sait, pour toutes sortes de raisons, des abandons surviennent toujours en cours de route. En fin de compte, le cégep vise enrichir la région d’environ 45 ambulanciers après cinq à six ans, a expliqué M. Montigny.

Il n’est pas impossible qu’à l’usage, le statut provisoire lié à la formation s’étende dans le temps. Soulignons que malgré le partenariat avec le cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, tous les cours seront dispensés directement sur place à Baie-Comeau et des emplois créés.

Comme le nouveau programme vise à répondre à un besoin sur la Côte-Nord, les étudiants de la région seront priorisés lors du recrutement de clientèle pour lequel la promotion commence à peine.

Situation de la main-d’œuvre

Des 150 ambulanciers en emploi sur le territoire nord-côtier, le quart est âgé de plus de 50 ans, d’où l’urgence de prévoir le renouvellement de la main-d’œuvre.

Or, actuellement, comme dans bien d’autres secteurs d’activités, de la main-d’œuvre, il en manque cruellement dans le secteur des soins préhospitaliers d’urgence. Ce n’est pas sans raison si les entreprises ambulancières ont rapporté 81 bris de service entre les mois d’avril et d’août 2019. Cela signifie que pendant cette période, 81 quarts de travail non comblés ont fait en sorte qu’un véhicule ambulancier a été immobilisé à la caserne.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS) se réjouit de cette nouvelle offre de formation à laquelle il est associé. Sa PDG adjointe, Johanne Savard, se dit confiante « que la cohorte d’étudiants formés en région Côte-Nord aura un impact positif sur le recrutement régional de ces professionnels en soins préhospitaliers d’urgence ».

Après avoir rappelé les bénéfices majeurs sur les services à la population, Mme Savard a remercié le directeur général du cégep de Baie-Comeau d’avoir été à ce point « à l’écoute des besoins qu’on lui a fait parvenir à un moment donné ».

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