Résidence St-Joseph : un endroit qui sauve la vie

Par Anne-Sophie Paquet-T. 8:10 AM - 27 août 2023
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La résidence St-Joseph est un endroit paisible et bienveillant afin d’accueillir les personnes en situation d’urgence ou d’itinérance. Photo Johannie Michaud Gaudreault

Préférant ne pas être identifiés, deux hommes qui ont passé les portes de la résidence Saint-Joseph ont raconté leur histoire au journal Le Manic. Deux noms fictifs leur ont été attribués pour cet article.

Gabriel

Gabriel qui vit actuellement à la Résidence Saint-Joseph y est depuis deux mois. « Ici, ce que ça m’a permis de faire, c’est de regrouper toutes mes dettes sociales comme mes travaux communautaires et travaux compensatoires. On a même revisité mon curriculum vitae et j’ai réussi à me trouver un job », explique l’homme de 39 ans qui a fait des allers-retours en prison pendant 10 ans dans des établissements carcéraux provinciaux.

« La prison ne nous aide pas. Il faut que tu trouves une adresse pis ils te sortent dehors. Il faut s’organiser rapidement et ça nous amène souvent dans nos mauvais pattern », confie-t-il. Avec l’aide son avocat, l’homme a pu donner la Résidence Saint-Joseph à titre d’adresse afin d’avoir une chance de reprendre sa vie en main.

« Si je n’avais pas eu la résidence, je n’aurais jamais réussi à me trouver un emploi », explique-t-il. « Quand je suis arrivé ici, j’ai pu recommencer à zéro sans devoir me référer à mon ancien cercle pour m’héberger, c’était une vraie chance », précise l’homme reconnaissant de cette chance d’avoir eu la Résidence Saint-Joseph dans son parcours.

Gabriel est actuellement à la recherche d’un appartement. Dû à son passé et avec la pénurie de logements qui survient à Baie-Comeau, il est difficile de se trouver une adresse. Pour l’instant, la résidence de Pointe-aux-Outardes lui donne un toit, en plus de le soutenir et de l’aider à se reconstruire pour sa nouvelle vie. « En 10 ans, je n’ai jamais connu un endroit de réinsertion sociale comme celui-là », soutient-il.

Adam

Adam, mi-quarantaine, y a séjourné pendant six semaines, il y a presque un an. Après avoir vécu un conflit sans issue possible dans son appartement, il était impossible pour lui d’y rester pour sa sécurité et sa santé mentale. Il a vécu deux semaines dans un lit d’urgence du point de rencontre de Baie-Comeau.

« J’avais besoin d’aide, de solutions, la seule affaire que j’ai eue, c’est un toit sur la tête. Quand on me parlait, c’était pour me mettre de la pression à me trouver un autre endroit pour vivre », se souvient amèrement l’homme.

La Résidence Saint-Joseph l’a accompagné dans sa détresse en lui proposant des solutions. « J’ai reçu beaucoup d’aide, de soutien. C’est tranquille, ça permet au monde de remonter la pente et de se replacer », dit Adam. L’homme qui a connu la rue dans une période de sa vie a visité plusieurs maisons d’hébergement, dont le Transit de Sept-Îles.

« C’est des centres d’hébergement dans une autre catégorie, tu n’es pas un numéro et le personnel qui y travaille te traite comme un humain », renchérit-il. Selon lui, un centre comme celui-là permet véritablement aux personnes qui y passent d’avoir droit à une véritable reconstruction. « C’est dans un centre comme celui-là qu’on m’a sauvé la vie », conclut-il.

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