Un climat toujours tendu à Ragueneau

Par Karianne Nepton-Philippe 5:00 PM - 5 mars 2024 Initiative de journalisme local
Temps de lecture :

Les tensions sont toujours présentes à la municipalité de Ragueneau.

« Il n’y a rien qui avance », se désole la conseillère municipale Laurence Martel. Chez elle, à Ragueneau, c’est une tension difficile à gérer entre les conseillers et le maire qui persiste et qui ne semble pas se régler. 

« Il faut que je dénonce », dit d’entrée de jeu celle qui a décidé de se confier en entrevue avec Le Manic. « Je ne peux pas faire comme si ça va bien dans ma municipalité », laisse ensuite tomber la conseillère. 

Ce qu’elle dénonce, c’est le climat tendu. Comme bien des municipalités au Québec, Ragueneau vit aussi des difficultés de gestion à l’interne. « Depuis que mon deuxième mandat est commencé, on ne fait que gérer des départs d’employés, lance Laurence Martel. En moins de huit mois, on a changé six fois de directeur général », ajoute-t-elle. 

C’est pourquoi elle se questionne avec découragement : « Comment peut-on bien faire avancer les choses, dans un bon climat ? Comment fait-on pour travailler avec un maire qui ne veut pas travailler avec les conseillers ? »

« Mais, les gens ne le voient pas, ils ne le savent pas ça. Lors des assemblées municipales, ce n’est pas ce qu’on voit », précise-t-elle. « J’étais en réflexion, il y a quelques mois, à savoir si je ne donnais pas ma démission, avoue-t-elle. Les gens ont besoin de savoir que le climat entre les conseillers et le maire, c’est plus grave qu’on [le pense]. »

Désinformation

« Il y a beaucoup de désinformation. Le maire ne répond pas aux questions », dit-elle sans vouloir toutefois pointer du doigt les décisions du maire. L’élue fait alors référence à la présentation du budget de la municipalité. Il y a eu de la désinformation, selon elle, car les mauvaises données étaient utilisées pour répondre aux citoyens. 

Cela a pour conséquence, dit-elle, que des dossiers stagnent alors qu’il faut gérer des désaccords qui perdurent. « La tension des conseillers avec le maire, ce n’est pas du tout agréable, ajoute-t-elle. Mon plus grand souhait, c’est de travailler ensemble. »

Plaintes

Le Manic a contacté le maire, Raymond Lavoie, qui ne nie pas le climat tendu à la municipalité. Il décrie cependant les nombreuses plaintes qu’il a reçues. 

« Une conseillère qui a fait neuf plaintes contre moi, il y en a cinq qui ont été retenues, j’ai eu 65 jours de suspension », clame-t-il. « Moi je vais avoir de la difficulté à travailler avec vous », s’est-il contenté de dire à propos de l’ensemble des conseillers de la municipalité. 

Pour lui, plusieurs décisions, comme l’’augmentation des taxes, auraient dû être mieux réfléchies. 

Un problème 

« Je me suis rendu compte qu’on n’était tellement seuls à la municipalité de Ragueneau », remarque Mme Martel, voyant que la problématique est répandue. 

Pour elle, « c’est extrêmement grave » de constater que les cas d’intimidation et de conflits.

« Vous savez, on parle d’intimidation dans les écoles. Pour moi, c’est la même chose. C’est déplorable », exprime la conseillère. « C’est normal qu’on n’aime pas tout le monde et qu’on ne s’entende pas avec tout le monde, mais on se doit le respect », ajoute-t-elle.

La conseillère confirme toutefois son intention de rester en poste.

Pointe-Lebel

À Pointe-Lebel, la perpétuelle question de l’embauche du directeur général a fait monter le ton lors de la dernière séance de la municipalité, à un tel point que la police est intervenue. 

« Ça va se replacer, j’ai confiance », croit la mairesse Michelle Martin. Malgré les désaccords entre citoyens et conseillers, cette dernière dit ne pas avoir été confrontée à des menaces. Elle n’a surtout pas l’intention de démissionner. 

« À part de m’être fait demander ma démission, mais j’ai répondu que ce n’était pas envisageable », lance-t-elle. 

« Je ne m’attendais pas à ce que ce soit comme ça. Mon but, c’était de travailler avec les conseillers, ajoute-t-elle. J’ai hâte que ça finisse, mais pour l’ensemble, je pense que ça devrait bien travailler. »

La mairesse dit toutefois être capable d’avancer de ses dossiers. 

Partager cet article