Plus d’argent pour la Maison Gilles-Carle de la Côte-Nord

Par Johannie Gaudreault 6:00 AM - 1 mai 2024
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La Maison Gilles-Carle de Longue-Rive dispose de six lits. Photo Renaud Cyr

La Maison Gilles-Carle de Longue-Rive, qui offre des services de répit aux familles de la Côte-Nord, peut pousser un soupir de soulagement. Son financement a été rehaussé par Québec, ce qui lui permettra de souffler un peu.

Après que trois maisons se soient découragées du manque de financement en fermant leurs portes, le gouvernement Legault a annoncé le 18 avril l’octroi d’une somme supplémentaire pour la période 2024-2025. Le financement passera de 50 000 $ à 80 000 $ par lit.

Pour la seule maison de répit de la région, il s’agit d’une hausse totale de 180 000 $ puisqu’elle dispose de six lits. L’organisme recevra donc une aide financière de 480 000 $, qui ne peut servir qu’à payer les salaires de ses employés. 

Pour la directrice générale de la Maison Gilles-Carle de Longue-Rive, Audrey Tremblay, cette aide est bienvenue. 

« Ça va aider vraiment beaucoup. On avait toujours peur de manquer de sous parce que cet argent-là sert seulement aux salaires des employés de la Maison Gilles-Carle. On ne peut pas s’en servir pour d’autres achats », commente-t-elle. 

Avec l’argent supplémentaire, la directrice pourra embaucher d’autres ressources pour aider son équipe et elle pourra peut-être même accepter des cas plus lourds, qui demandent la présence de deux préposées. « Présentement, on a une préposée pour six clients », informe-t-elle.

Pour les autres besoins, comme la nourriture, le matériel ou les équipements, l’organisme doit puiser dans son budget.

« On utilise ce que les clients nous apportent ou on peut faire de la philanthropie, ramasser des dons pour subvenir aux besoins de la Maison Gilles-Carle », ajoute Mme Tremblay.

La maison de répit de la Côte-Nord peut aussi se reposer sur la Coopérative de solidarité d’aide à domicile de la Haute-Côte-Nord, qui en est la gestionnaire. Elle contribue pour plus de 58 000 $ par année pour son fonctionnement. 

« La Coopérative aide beaucoup. Elle paye Hydro-Québec, le téléphone, l’Internet, le déneigement, elle fait l’administration gratuitement. Elle donne beaucoup pour qu’un jour, la Maison Gilles-Carle puisse vivre par elle-même toute seule », confirme la directrice. 

« On donne beaucoup d’heures en administration pour les réservations, les dossiers, pour parler avec le CISSS. On le fait surtout parce qu’on veut aider les gens et on veut que ça reste. C’est un beau service et on ne veut pas que ça ferme », poursuit-elle. 

Taux d’occupation

En plus de revoir le financement à la hausse, le gouvernement a décidé de laisser tomber la règle du taux d’occupation. « Avant il fallait atteindre le taux d’occupation de 80 % sinon notre subvention baissait de 5 % chaque année », explique Audrey Tremblay.

Cette dernière se réjouit de cette nouveauté puisque la Maison Gilles-Carle de Longue-Rive n’avait jamais réussi à atteindre ce taux depuis son ouverture en 2021. 

Depuis le mois de janvier, l’organisme accueille quatre bénéficiaires ou plus par jour. Pour le mois de mai, le taux d’occupation s’élèvera à 100 %. « Nos services sont de plus en plus connus partout sur la Côte-Nord », souligne la gestionnaire.

D’autres mesures font aussi partie de l’annonce de la ministre des Aînés, Sonia Bélanger. On retrouve la promesse d’une indexation annuelle du financement accordé aux maisons ainsi qu’un renforcement du partenariat avec les CISSS. 

« On l’avait déjà, mais il va être plus renforcé. Il va y avoir une nouvelle entente par rapport à ça. On travaillait déjà beaucoup ensemble », assure Mme Tremblay.

Clientèle diversifiée

Les services de la Maison Gilles-Carle sont offerts à une clientèle diversifiée passant des enfants vivant avec un handicap aux personnes âgées semi-autonomes. Son objectif premier : donner du répit aux proches aidants. 

« On peut avoir des convalescences si quelqu’un vient de se faire opérer et qui n’est pas à l’aise de retourner chez eux », illustre également la directrice. 

Pour un séjour d’une nuit, les clients doivent débourser 50 $. Pour 12 heures et 8 heures, les coûts s’élèvent à 30 $ et 20 $. Dans ces sommes, les repas et collations sont fournis. 

La maison de répit compte sur une équipe de huit employés, soit six préposées et deux cuisinières. Les services sont offerts 24 heures sur 24, sept jours sur sept. 

Grâce aux dons de particuliers et d’entreprises et aux activités de financement organisées par des organismes, la Maison Gilles-Carle continue d’améliorer son environnement pour ses bénéficiaires.

La directrice cultive d’ailleurs le projet d’un agrandissement « pour installer des balançoires pour que les clients puissent aller dehors avec les préposées et que ça soit sécuritaire pour eux ». 

Notons que les réservations peuvent se faire par téléphone du lundi au jeudi. 

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