Face à la grogne de médecins de la région qui accusent le politique de « jouer sur les mots » en laissant sous-entendre que des patients ne sont plus transférés ailleurs, le Cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, admet que « tout n’est pas réglé sur la Côte-Nord ».
« Tout n’est pas réglé sur la Côte-Nord, mais les solutions mises en place ont permis de combler des postes et d’éviter le transfert massif de patients vers d’autres régions », a précisé le Cabinet au Nord-Côtier, en réaction à la sortie du président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de la Côte-Nord, Dr Youssef Ezarh.
Oui, les patients déjà hospitalisés n’ont pas été transférés, mais ceux qui arrivent à l’urgence sont à risque de l’être. On dénombre déjà au moins une dizaine de transferts vers d’autres hôpitaux, depuis lundi. Des médecins qui voient leur pratique impactée négativement au quotidien, par la crise santé qui frappe la région depuis le 13 mai, songent même à déserter.
Ils déplorent que personne de l’univers politique : député, ministre ou cellule de crise, ne soient venus à leur rencontre sur le terrain.
Dr Marie-Laurence Dionne est urgentologue à Baie-Comeau. Lundi, elle a fait une publication tranchante sur les réseaux sociaux.
« Bien que le gouvernement semble vivre dans une réalité de licorne, ici, sur le terrain, la coupure de la main-d’œuvre indépendante fait mal », a-t-elle écrit. « Bien que le gouvernement CAQquiste se félicite de couper dans le budget, des patients sont tous les jours transférés en avion, je vous laisse imaginer les montants faramineux que ces déplacements coûteront à tous les contribuables », poursuit-elle.
Cette publication relayée au député de René-Lévesque, Yves Montigny, l’invitant à venir rencontrer les équipes de soins à Baie-Comeau, est restée sans réponse.
La cellule de crise poursuit ses communications avec le CISSS de la Côte-Nord, indique le Cabinet du ministre Christian Dubé.
« Michel Delamarre, le coordonnateur de l’accès, est d’ailleurs en communication étroite avec l’établissement et poursuivra ses rencontres avec les équipes au cours des prochaines semaines », rappelant au passage qu’une équipe volante publique sera mise en place au cours des prochaines semaines, « dès la signature des conventions ».
Plus de 300 personnes ont manifesté leur intérêt à y prendre part. Les candidatures sont toujours acceptées.
