DPJ : la voiture d’une intervenante vandalisée à Sept-Îles

Par Emy-Jane Déry 4:23 PM - 18 juin 2024
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Sébastien Pitre, représentant national protection de la jeunesse au syndicat de l’APTS, Mylaine Larocque, président de l’exécutif local et Kevin Newbury, représentant national Côte-Nord, devant le CLSC de Sept-Îles.

Une travailleuse de la DPJ s’est fait vandaliser sa voiture personnelle à Sept-Îles, à la suite d’une intervention dans le cadre de son travail, affirme le syndicat de l’APTS. 

Des représentants du syndicat de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) étaient devant le CLSC de Sept-Îles, où se tenait le dévoilement du bilan annuel de la DPJ Côte-Nord. 

Pouvoir utiliser une voiture de la DPJ, plutôt que sa voiture personnelle, afin de se rendre sur les lieux d’une intervention est une requête des intervenantes qui ne semble pas avoir écho auprès de l’employeur. 

« Si un suivi est moins problématique, qu’il n’y a aucun enjeu de sécurité, c’est correct. Mais lorsqu’il y a un enjeu de sécurité, que le dossier criminel du papa ou de la maman est ça d’épais, ça ne te tente pas qu’il sache c’est quoi ton auto », dit Mylaine Larocque, présidente de l’exécutif local de l’APTS. 

À Sept-Îles, une seule voiture de travail est disponible, pour la trentaine de postes d’intervenants. Ils ne sont pas tous pourvus, en raison du manque de personnel, mais le syndicat voudrait au moins cinq véhicules à la disposition. 

« Une intervenante s’en va dans une famille, le parent n’est pas heureux (…) on retire l’enfant », illustre Sébastien Pitre, représentant national de la protection de la jeunesse à l’APTS. « Tu viens chercher mon enfant chez moi, je vais te retrouver », poursuit-il. 

Pour le syndicat, c’est un minimum de fournir un véhicule aux intervenants. 

« Est-ce qu’on envoie les policiers patrouiller avec leur véhicule personnel ? », lance M. Pitre. 

La situation est encore plus problématique dans les régions moins peuplées, comme la Côte-Nord et la Gaspésie, où tout le monde se connaît davantage. 

« Cette proximité avec le milieu, ça, c’est différent que le reste du Québec. Tu as une intervenante à Schefferville. Elle fait son épicerie avec le reste du monde, son visage est connu », renchérit Kevin Newbury, représentant national pour la région de la Côte-Nord à l’APTS. 

Le syndicat veut aussi que les intervenants et intervenantes puissent avoir un cellulaire de travail, plutôt, encore une fois, que leur téléphone personnel. À Sept-Îles, il n’y en a aucun à disposition. 

En pleine crise, pour régler la problématique de pénurie de main-d’œuvre, il faut des conditions plus attrayantes, mais surtout, sécuritaires, plaide l’APTS. 

« Si tu es toute seule à intervenir, que tu te fais défoncer ton char, que tu ne te fais pas rencontrer par la DPJ, ni la PDG qui te demande comment tu vas, qu’ils ne t’offrent pas un gardien de sécurité, quelque chose, des mesures pour t’encadrer, comment on peut penser que les gens vont vouloir rester ici ? », a déploré M. Newbury. 

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