Des adolescents offrent du temps aux aînés de la Côte-Nord

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 2 juillet 2024
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Laurence Desrosiers, une bénévole Sunny fait une balade avec Fernandine Alain, une résidente du CHSLD de Port-Cartier. Photo CISSS de la Côte-Nord

En un an, le nombre d’adolescents qui offrent de leur temps pour être bénévole auprès des aînés en CHSLD est passé de deux à plus d’une vingtaine : une situation bénéfique, autant pour les jeunes que pour les personnes âgées. 

Le programme de bénévolat de la Fondation Sunny (qui a vu le jour en 2007) est arrivé sur la Côte-Nord tout de suite après la pandémie. La plupart des bénévoles, qui étaient des personnes âgées, ne sont pas revenus après la pandémie.

« On essayait de trouver des solutions pour faire revenir des bénévoles et c’est là qu’on a été approché par la Fondation Sunny, qui a décidé de faire une expansion au Québec », a raconté Annick Leclerc, responsable de la Fondation Sunny au CISSS de la Côte-Nord.

Un coup les grandes lignes présentées, la Côte-Nord s’est embarquée dans le projet de pairage aîné et adolescent.

« Le meilleur jumelage est jeune et aîné, parce que les personnes âgées se sentent valorisées et utiles auprès des jeunes. Les jeunes eux, n’ont pas la vision de venir aider, mais viennent plutôt passer du temps et c’est ce qu’on veut », dit Annick Leclerc. 

Le premier été où le programme a été mis en place, seulement deux adolescents se sont inscrits. Claudia Robert, qui est temporairement en charge du bénévolat Sunny sur la Côte-Nord, s’est rendue à divers événements et tente de faire connaître ce service. Ses efforts ont porté fruit, puisqu’une vingtaine d’adolescents se sont inscrits pour l’été 2024, pour les secteurs de Sept-Îles, Port-Cartier et Baie-Comeau. 

Qu’est-ce que le bénévolat Sunny ?

La Fondation Sunny a été créée en 2007, après le décès d’un adolescent de 14 ans nommé Sunny. Son père a réalisé l’impact que son fils avait eu auprès des aînés de sa communauté et a voulu lui rendre hommage, tout en incitant des jeunes à faire du bien autour d’eux, comme son fils le faisait. 

Le programme s’adresse aux jeunes de 12 à 17 ans. Un enseignant peut aussi inscrire un groupe classe. Lors de leur inscription sur le site de la Fondation Sunny, un questionnaire cible les intérêts des jeunes. En fonctions de ceux-ci, ils seront dirigés vers des activités qui les intéressent. Par exemple, un adolescent passionné d’art pourrait faire du bricolage, ou de la peinture avec des aînés.

Parmi les projets réalisés sur la Côte-Nord, des jeunes ont animé des activités de fabrication de bonshommes de neige à l’intérieur. Lors de la journée Tissée Serrée à Port-Cartier, des jeunes ont joué à des jeux formats géants (quilles) avec des personnes âgées. « Ça va du bingo au concert », dit Claudia Robert.

Le bénévolat est majoritairement occupationnel (passer du bon temps avec les aînés), mais un jeune qui souhaite plutôt voir au bien être des personnes âgées peut aussi le faire. Par exemple, il pourrait s’assurer de la bonne hydratation des résidents, coiffer, maquiller, faire de petits gestes qui n’entrent pas dans la catégorie de soins, qui eux, doivent être faits par des professionnels. 

Il s’agit d’un programme clé en main. Une formation est offerte et une attestation d’heures de bénévolats est remise. 

« Inclure les jeunes en tant que bénévole Sunny, c’est un sentiment d’appartenance important. La formation apporte un sérieux au bénévolat », dit Annick Leclerc. « Ça permet aussi de faire connaître les milieux d’hébergement et de faire connaître aussi les professions qui entourent ces milieux. Et ça, on en a besoin parce qu’il manque du monde ! », ajoute Claudia Robert.

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