Se baigner, oui mais…

Par Emelie Bernier 12:00 PM - 4 juillet 2024 Initiative de journalisme local
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Se baigner est un des plaisirs incontestés de l’été, mais saviez-vous que les plans d’eau ne sont pas toujours aussi propres et accueillants qu’ils en ont l’air? La baignade dans des eaux à la cote bactériologique élevée pourrait vous laisser un souvenir amer…

Caroline Huot est médecin spécialiste en santé publique à l’Institut national de Santé publique (INSPQ). Elle rappelle qu’il est prudent de connaître l’état du plan d’eau où on compte faire trempette avant d’y plonger.

« Si les eaux sont impropres à la baignade, le risque principal est de contracter un microbe, une bactérie ou un virus qui peut donner des symptômes surtout gastrointestinaux : maux de cœur, diarrhée, accompagnés ou non de fièvre. Parfois, il faudra prendre des antibiotiques, parfois, ça peut passer tout seul », indique Dre Huot.

La peau est la première barrière contre les contaminants et les risques d’infection cutanée ne sont pas à négliger. Il faut toutefois distinguer l’infection de la dermatite du baigneur. (voir ici)

La baignade en eau contaminée peut également causer des otites externes, des symptômes respiratoires, voire neurologiques, « mais ceux-ci sont beaucoup plus rares », rassure la médecin.  Quoi qu’il en soit, elle invite à « se servir de son jugement ».

« C’est important de suivre l’état de nos plans d’eau baignables quand c’est disponible, mais ce ne l’est pas toujours. On se sert de notre jugement Il n’y a pas de situation sans risque. Les proprios de plages tiennent aussi certaines infos pour les usagers, informez-vous! »  

Si les chalets près du lac ne disposent pas d’installation septique, drapeau rouge. « Lorsqu’il analyse des lacs, le ministère de l’Environnement mesure la contamination fécale, la présence d’humains, le déversement d’eaux usées. Les cotes donnent des indications à ce niveau-là pour aider à la prise de décision de se baigner ou pas. »

La médecin rappelle qu’on devrait également éviter de se baigner en présence d’éclosions d’algues bleues ou vertes.

Alors que la belle saison bat son plein et que la chaleur risque de faire courir les foules vers les plans d’eau, Caroline Huot y va de quelques conseils généraux. « Évitez de manger sans vous être lavé les mains après la baignade. N’avalez pas d’eau, ou le moins possible. Si vous avez des plaies ouvertes, protégez-les adéquatement ou évitez de vous baigner. » Elle rappelle que les enfants sont plus à risque parce qu’ils « passent davantage de temps dans l’eau, la tête sous l’eau ».

Elle relativise toutefois : il ne faut pas éviter à tout prix de se baigner, surtout lorsque la canicule sévit. Il faut seulement bien choisir l’endroit. « À un moment donné, c’est les bénéfices versus les risques! » 

Dermatite du baigneur : ça pique!

La dermatite du baigneur n’est pas nécessairement liée aux cotes bactériologiques qui sont attribuées aux lacs et qui analysent la présence de coliformes, entre autres. Elle est liée davantage à la présence d’escargots et de faune aquatique comme les canards, qui sont les hôtes des cercaires, une petite larve dont l’humain devient un hôte accidentel », explique la médecin.

Des petits points rouges, comme des piqûres, apparaîtront sur la peau, puis se picots se transformeront en petites vésicules. Ces « cloches d’eau » seront généralement accompagnées de démangeaisons très intenses qui peuvent durer jusqu’à quelques semaines. On conseille de se frictionner vigoureusement la peau avec une serviette lorsque vous sortez de l’eau afin de détacher les cercaires et d’éviter le plus possible les plages où des cas ont été rapportés.

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