Crise santé | La CSN Côte-Nord veut régler l’équipe volante correctement

Par Johannie Gaudreault 4:12 PM - 9 juillet 2024
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Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a rencontré le Conseil central Côte-Nord – CSN le 8 juillet à Baie-Comeau. Photo Johannie Gaudreault

Même s’il voudrait accueillir les employés de l’équipe volante demain matin, le président du Conseil central Côte-Nord – CSN, Guillaume Tremblay, veut faire les choses correctement. Pas question d’être « plus flexible » pour faire plaisir au ministre de la Santé.

« Il y a des choses à regarder ensemble. Je suis à la même place que lui, on les veut pour demain matin. Mais il faut faire ça correctement parce que si on veut que des gens se portent volontaires, il faut savoir quoi leur dire quand ils nous posent des questions. C’est pour ça que présentement, on négocie », commente M. Tremblay au lendemain de sa rencontre avec Christian Dubé à Baie-Comeau.

Le président régional de la CSN est clair : l’équipe volante ne doit pas devenir une agence privée « même si ce sont des travailleurs du réseau public ». « On pense à des disparités de traitement. Qu’est-ce qui arrive avec des travailleurs qui vont partir d’en dehors et qui vont s’en venir ici? L’enjeu du logement, où est-ce qu’ils vont aller, les listes de temps supplémentaire comment ça va fonctionner? », questionne-t-il.

Le représentant syndical admet que des enjeux plus larges ont été abordés au cours des négociations, mais la région a collaboré dès l’annonce de l’équipe volante. « Dès qu’on nous a soumis cette idée-là, on a levé la main et on a lancé l’invitation à tout notre monde. On est en mode solutions. On veut que ça, ça se règle », déclare Guillaume Tremblay.

Si des employés membres de la CSN se portent volontaires pour intégrer l’équipe volante, ils pourront commencer demain matin, assure le porte-parole. « De toute façon, ça va être rétroactif si on ne s’est pas entendu de façon finale avec l’employeur », confirme-t-il.

Pour le président régional, il vaut mieux un processus un peu plus long qui donne de bons résultats. « Ça aura été le chemin qu’il aura fallu prendre pour nous aider dans cette transition-là », croit celui qui déplore que l’équipe volante ne soit qu’une solution temporaire.

« C’est la discussion qu’on a eu hier avec lui aussi. Il était d’accord avec nous. On parlait de situation temporaire, un genre de plaster qu’on met en attendant. Pour régler ça de façon pérenne, il va falloir s’asseoir avec lui et le conseil du Trésor pour être capable de trouver des solutions qui vont durer dans le temps », ajoute M. Tremblay.

Quand l’équipe volante sera réglée et que la période estivale sera passée, le syndicaliste espère qu’on planchera sur des solutions pour améliorer l’attractivité de la région pour les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux.

« Qu’est-ce qu’on met en place pour être plus attractif pour que ce soit des solutions permanentes et pour avoir des travailleurs intéressés à venir s’établir sur la Côte-Nord pour donner des soins de santé aux gens de la Côte-Nord? C’est ça qu’il faut avoir comme objectif à long terme dans ce dossier-là. »

D’ailleurs, ce ne sont pas des demandes qui datent d’hier, selon Guillaume Tremblay.

« Dans la dernière négociation de la convention collective, on avait des demandes en ce sens-là et on n’a pas été capable de faire de gains. Peut-être que là, ça nous rattrape un petit peu. Ce n’est pas nouveau qu’on demande d’avoir des conditions adaptées aux régions comme la nôtre parce que c’est plus difficile dans le recrutement et dans la rétention », divulgue-t-il.

Le ministre à l’écoute

Le Conseil central Côte-Nord – CSN a senti une bonne écoute de la part du ministre Dubé, qui était accompagné des élus régionaux Kateri Champagne Jourdain et Yves Montigny pour l’occasion.

« Ça nous a permis de discuter avec lui à visière levée. On lui a partagé aussi les directions que l’on a dans des comités avec l’employeur et l’agent des relations de travail. On partage des solutions notamment pour la liste de rappel, pour la dotation », raconte le président.

Le syndicat a pu tracer un portrait de ce qu’il se passe sur le terrain en plus d’aborder les préoccupations de ses travailleurs.

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