Le président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDPM) du CISSS de la Côte-Nord a finalement eu une rencontre avec Christian Dubé, mardi, près de deux mois après avoir tiré la sonnette d’alarme pour la première fois.
La situation critique des hôpitaux de la Côte-Nord est désormais concrète pour le ministre de la Santé, estime Dr Youssef Ezhar, président du CMDP de la Côte-Nord.
« Tant qu’ils n’ont pas vu, ils ne savent pas le problème », a-t-il dit. « Les grands centres, on enlève une infirmière, ça ne paraît pas. Baie-Comeau, Sept-Îles, c’est autres choses. »
Le ministre Christian Dubé aurait été marqué par la fragilité des équipes en place, selon le Dr Ezhar, qui a eu une rencontre avec lui, mardi.
« Il a vu que les équipes étaient vraiment petites. Il a donné l’exemple de Forestville, qui est à une infirmière malade de fermer l’urgence. Le centre mère-enfant de Sept-Îles, même chose », a-t-il rapporté. « C’est inadéquat pour la population et cette constatation, il l’a fait. »
Une chose serait claire pour le ministre : l’équipe volante est une solution temporaire et pour régler réellement le problème du manque d’effectifs en santé sur la Côte-Nord, il faudra des années.
La principale solution sur laquelle Dr Ezhar et le ministre Dubé ont échangé est celle d’une prime pour les travailleurs qui choisiront d’exercer en région éloignée.
« Il y a un intérêt du ministère (de la Santé), mais pour faire ça, il faut convaincre le Conseil du trésor », a affirmé Dr Ezhar. « Le fait d’être venu sur la Côte-Nord, je pense que ça va pousser ce dossier-là en avant. »
Le ministre a donc comme défi de rendre la Côte-Nord attrayante pour réussir à convaincre de la main-d’œuvre de l’extérieur à venir s’y établir.
« Le Conseil du trésor travaille pour le Québec au complet. S’il commence à mettre des primes juste pour la Côte-Nord, qu’est-ce qu’on fait pour l’Abitibi, pour l’Outaouais. On le comprend, mais ça va prendre ça, car c’est moins cher que les agences, ça, tout le monde s’entend là-dessus », a-t-il martelé.
Santé Québec prendra le relais de la gestion de ce dossier en décembre. Le ministre a promis une autre rencontre avec les équipes sur le terrain au printemps 2025.
« La majorité de nos services sont partiels. C’est pour ça que je vais répéter partout, dans toutes les tribunes, que c’est inéquitable », a conclu Dr Ezhar, soulignant la résilience des Nord-Côtiers face aux transferts de patients vers l’extérieur de la région, pour des soins qui auraient dû être donnés sur place.
De son côté, le ministre de la Santé Christian Dubé n’a pas souhaité accorder d’entrevue.
