PSPP reproche à François Legault son absence de «mémoire historique»

Par Stéphane Blais, La Presse Canadienne 2:09 PM - 15 juillet 2024
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La cheffe du Parti québécois, Pauline Marois, est retirée de la scène par des agents de la SQ alors qu’elle s’adresse à ses partisans à Montréal, le mardi 4 septembre 2012, après sa victoire électorale. LA PRESSE Graham Hughes

Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a reproché au premier ministre François Legault d’avoir déclaré qu’il n’y avait pas de violence envers les politiciens au Québec similaire à celle que vivent les élus aux États-Unis, en rappelant que l’ancienne première ministre Pauline Marois avait, comme Donald Trump, survécu à un attentat.

Lors d’un point de presse lundi à Halifax, en marge de la rencontre du Conseil de la fédération, le premier ministre du Québec a déclaré que la tentative d’assassinat contre Donald Trump samedi était inquiétante pour la démocratie aux États-Unis. 

«Maintenant, on n’a pas cette violence envers les politiciens au Québec, en tout cas physiquement, et il faut s’assurer que ça reste comme ça», a-t-il dit.

Mais selon le chef péquiste, cette déclaration du premier ministre «témoigne d’une absence complète de mémoire historique sur des faits élémentaires».

C’est ce qu’a écrit Paul St-Pierre Plamondon sur le réseau social X.

«Il y a bientôt douze ans seulement, une de ses prédécesseures a littéralement été victime d’un attentat politique qui est passé à un cheveu de l’atteindre et qui a coûté la vie à un homme en plus d’en blesser gravement un autre. Rappelons également que nous avons souligné cette année, en chambre, les 40 ans de la fusillade à l’Assemblée nationale, un attentat contre la vie de René Lévesque», a indiqué le chef péquiste.

Paul St-Pierre Plamondon a également invité le premier ministre à «se rétracter et corriger rapidement».

Selon lui, le sujet «n’a rien à voir avec la politique partisane, mais bien avec la nécessité de mémoire collective et de compréhension commune de l’histoire récente du Québec, sur des questions fondamentales».

Samedi, François Legault s’était également exprimé sur le réseau social X, qualifiant la fusillade de choquante.

«La violence en politique est une attaque contre la démocratie, avait-il écrit. C’est de l’extrémisme et au Québec, on rejette ça. Mes pensées sont avec les victimes et leurs proches.»

L’attentat de 2012 et la fusillade de l’Assemblée nationale

Le soir du 4 septembre 2012, un homme armé était entré dans le salle de spectacle du Métropolis à Montréal, dans le but de tuer Pauline Marois, alors nouvellement élue à la tête du gouvernement québécois, et «le plus de séparatistes possible».

Richard Henry Bain n’aura finalement pas réussi à atteindre la cheffe du Parti québécois (PQ) de l’époque, mais il a tué un technicien de scène, Denis Blanchette, en plus d’en blesser un autre, David Courage.

Il y a 40 ans, le 8 mai 1984, le caporal Denis Lortie faisait irruption à l’Assemblée nationale dans le but de tuer le premier ministre René Lévesque et les députés du Parti québécois.

Lourdement armé, l’homme avait fait trois morts et 13 blessés. Après plusieurs heures de négociations avec le sergent d’armes René Jalbert, le tireur avait finalement accepté de se rendre.

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