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Pointe-aux-Anglais : entre nature et histoire

Par Ann-Édith Daoust 8:30 AM - 3 août 2024
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Le village de Pointe-aux-Anglais fait partie de la municipalité de Port-Cartier. Situé à environ 30 minutes à l’ouest de Port-Cartier et 20 minutes à l’est de Baie-Trinité, plusieurs Nord-Côtiers vont y passer leurs vacances. 

L’histoire mise en valeur par le patrimoine

Le premier habitant de Pointe-aux-Anglais se nommait Louis Langlois et était un pêcheur et un commerçant de Cap-Chat en Gaspésie. Il est arrivé à Pointe-aux-Anglais en 1873 pour exploiter la pêche commerciale. La maison qu’il habitait est ensuite devenue un magasin général, un bureau de poste et, aujourd’hui, elle est l’hôte d’un musée, qui raconte entre autres l’histoire du naufrage de l’amiral Hovenden Walker. Pendant la Guerre de Succession d’Espagne en 1711, une flotte de vaisseaux britanniques était mandatée pour détruire la ville de Québec, capitale de la Nouvelle-France. Cependant, l’expédition Walker a échoué à la suite du naufrage de ses navires près de l’île aux Œufs, située à environ 5 kilomètres de Pointe-aux-Anglais. Plus de 800 soldats se sont noyés. Afin de mieux protéger les marins, un phare a été érigé en 1871 par le gouvernement du Canada, lequel n’est plus en fonction aujourd’hui. L’île aux Œufs demeure toujours un site de nidification important pour de nombreux oiseaux marins. Depuis quelques années, l’on peut notamment y apercevoir des Fous de Bassan. Le site web ileauxoeufs.org explique son histoire et raconte quelques légendes.

Naître et vivre à Pointe-aux-Anglais

Angela Lavoie habite une ancienne école située à Pointe-aux-Anglais, que son grand-père a transformée en maison il y a plusieurs années. Elle est originaire de Pointe-aux-Anglais et y habite toujours. Jeune, elle se souvient avoir aimé l’école. Angela a fait son cours universitaire en éducation préscolaire et en enseignement du primaire à l’Université de Rimouski. Elle est ensuite revenue sur la Côte‑Nord pour entreprendre sa carrière à Godbout, où elle a enseigné pendant 9 ans. Durant toutes ces années, elle revenait tout de même chaque fin de semaine à Pointe-aux-Anglais.

Elle entame maintenant sa 17e année d’enseignement à l’école Saint-Joseph de Baie-Trinité. Cette année, elle s’occupe de 7 élèves à qui elle a enseigné les 3e, 4e, 5e et 6e années du primaire.

Avec ses élèves, Angela aime intégrer la nature à ses enseignements théoriques.

Elle fait l’élevage de saumons depuis une quinzaine d’années et a déposé plus de 2000 tacons dans la rivière de la Trinité. Pendant 10 ans, elle a construit des nichoirs pour les Garrots d’Islande, un canard plongeur qui niche dans les cavités des arbres.

Selon elle, l’on habite dans un laboratoire de science naturelle où elle s’est toujours sentie très libre. L’exploration de son milieu et de son territoire a toujours été au cœur de la fierté qu’elle ressent lorsqu’elle parle de son village.

Angela Lavoie

Une nature riche en découvertes

Le musée Louis-Langlois est un incontournable pour les amateurs d’histoire. Celui-ci est ouvert du mercredi au dimanche et propose deux expositions permanentes, dont une sur l’histoire de Pointe-aux-Anglais et de rivière Pentecôte, ainsi que celle nommée « Sur les traces de Walker ».

L’église de bois du village a été construite en 1962. Ses murs ont été érigés grâce à des pierres des champs que les résidents ont transportées. Le chemin de croix que l’on y trouve a quant à lui été sculpté par Médard Bourgault, un artiste de Saint-Jean-Port-Joli. À l’arrière, le cimetière centenaire offre une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent.

Photo Yves Desrosiers

Pointe-aux-Anglais est également reconnue pour ses onze kilomètres de plage. Celle-ci figure au palmarès des plus belles plages de la Côte-Nord. Il est possible d’y observer plusieurs mammifères marins, mais également une belle diversité d’oiseaux marins. Au printemps, entre la mi-mai et la mi-juin, le capelan est attendu avec impatience par les Nord-Côtiers, une pêche communautaire de plus en plus prisée par les visiteurs. Chaque année, les gens sont impressionnés de voir autant de petits poissons scintillants frayer sur la grève par millier. Plusieurs surfeurs viennent également pratiquer leur sport pendant la période des grandes marées.

Photo Claudia Brodeur

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