Élections Pessamit : Jérôme Charles St-Onge (Napess Shatiapan) présente ses priorités

Par Anne-Sophie Paquet-T. 3:58 PM - 6 août 2024
Temps de lecture :

Jérôme Charles St-Onge (Napess Shatiapan)  se présente comme chef pour la communauté de Pessamit lors des élections du 17 août 2024. Photo : Jérome Charles St-Onge

René Rock et Jérôme Charles St-Onge (Napess Shatiapan) ont un point en commun dans cette campagne électorale, ils souhaitent tous deux redonner le pouvoir décisionnel aux membres de la communauté de Pessamit. La transparence, la pérennité de la culture et le désir de changement sont au cœur de leur programme électoral respectif. Le journal le Manic a préparé cinq questions destinées aux quatre candidats se présentant comme chef de la Première Nation des Innus de Pessamit. Seuls messieurs Rock et St-Onge ont accepté de répondre à nos questions. Marielle Vachon et René Simon n’ont pas donné suite à nos multiples demandes. Rappelons que les membres de la communauté sont invités à se présenter aux urnes le 17 août pour élire le chef et six conseillers pour les deux prochaines années.

Jérôme Charles St-Onge (Napess Shatiapan)

1— Pour quelles raisons souhaitez-vous devenir le prochain chef de la communauté ?

Les décisions qui ont été prises par les anciens chefs de la communauté n’ont jamais été considérées pour le peuple selon moi. Je veux devenir le prochain chef pour être là pour mon peuple. 

2— Quels sont les trois dossiers prioritaires pour la communauté selon vous ?

La priorité est notre langue innue. Nous devons l’appliquer, la préserver et surtout la conserver. 

La deuxième priorité est le dossier du saumon et du caribou. Nous devons restaurer le saumon et sauver nos caribous en déclin.

Troisièmement, ce qui rassemble les deux premières réponses, nous devons sauver notre culture. Les acquis de nos aînés ne doivent pas disparaître.  

3— Quels sont le rôle des membres et celui du conseil de bande lors d’une prise de décision ?

Nous devons demander au peuple si les membres sont d’accord avec les décisions. On ne doit pas ouvrir
les portes à notre village comme ç’a été fait pour le gouvernement du Québec si le peuple n’est pas
d’accord.

4— Que pensez-vous de l’entente-cadre de 45 M$ avec le gouvernement du Québec et croyiez-vous
à une réconciliation de nation à nation ?

La réconciliation est un gros mot. Actuellement, des communautés n’ont même pas accès à de l’eau potable.

Cette entente qui a déjà un 15 M$ encaissé par le conseil de bande n’a pas été faite de façon honnête. 

Je n’étais pas en accord de la façon dont ça s’est réalisé, je suis même l’auteur de la barricade qui a été formée lors de la venue du premier ministre François Legault. Si je suis élu, je demanderai aux dirigeants de venir oui, mais afin de nous rencontrer, nous et notre peuple. 

5— Que souhaitez-vous ajouter pour que les membres puissent vous donner leur confiance le 17 août ?

Je ne comprends pas pourquoi le développement économique à Pessamit tire de l’arrière. Si je suis le prochain chef de la communauté, on va mettre Pessamit à l’avant de la Côte-Nord. Le partage de la culture est primordial, nos écoles doivent être reconnues et notre langue aussi. Le système de corruption dans le conseil de bande à Pessamit doit cesser, ça suffit ! Apu tah tshéku ishpenn minatt !