Un mois en forêt pour se ressourcer

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 13 août 2024
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Jessy Bélanger s’est installé près de la rivière Manicouagan en tente durant un mois. Photo courtoisie

Jessy Bélanger vient de Trois-Rivières, mais il a choisi Baie-Comeau pour s’imprégner de la nature. Pendant un mois, du 8 juillet au 8 août, il a vécu seul dans une tente près de la rivière Manicouagan. Une expérience qu’il n’est pas près d’oublier.

Le jeune homme de 21 ans, qui se fait toujours prendre pour un trentenaire, a choisi de vivre cette aventure extrême sur un coup de tête et, surtout, en réponse à son mal de vivre. « Il y a un mois, j’avais des pensées suicidaires », laisse-t-il tomber en entrevue avec Le Manic

« Je cherchais une façon de penser à moi-même un peu parce que je suis quelqu’un de vraiment empathique. Les commentaires des autres, ça m’affecte beaucoup. Il y a des gens qui me content leur vie en privé sur TikTok et j’ai ma vie aussi qui m’affecte. Je suis venu ici pour faire du développement personnel sur moi-même », poursuit-il pour expliquer son projet.

Sa conjointe, qui est assistante technique en pharmacie, est amenée à se déplacer pour son travail de remplaçante. Elle devait venir travailler un mois et demi à Baie-Comeau. « Le matin, avant de quitter, elle m’a demandé si je venais avec elle. J’ai dit oui », raconte Jessy Bélanger, qui n’était pas du tout préparé à l’expérience qu’il allait vivre. 

« Je n’avais qu’une tente et un matelas comme équipements », ajoute-t-il. Pour couronner le tout, il n’avait pas un sou en poche, une volonté de sa part de partir le compte en banque vide. 

« Je ne voulais pas vivre comme un sans-abri, mais je voulais vivre la misère », témoigne celui qui a eu de la difficulté à accepter la générosité des gens qui ont suivi son aventure. « Un homme a fait deux heures de route pour m’apporter un lit de camp et 200 $ de nourriture. J’étais gêné, je ne voulais pas accepter, mais au final, je me suis dit que je pouvais recevoir de l’amour. »

Effectivement, il était possible de suivre l’expérience du jeune survivaliste sur TikTok et Paanteon. « Je publiais des vidéos tous les jours pour faire un récapitulatif de ma journée. Tout ce qui concernait plus ma vie privée était sur Paanteon parce qu’il faut s’abonner », fait savoir le tiktokeur. 

Une vidéo plus longue de 30 minutes sera aussi diffusée prochainement afin de bien résumer ses 31 jours en forêt. « Je parlerai en détail de mon aventure avec des images que j’ai tournées », explique Jessy Bélanger.

Le poids de la solitude

Heureusement, l’aventurier n’a pas trop été touché par les conditions météorologiques difficiles. « Il y a une journée où il ventait vraiment fort et ma tente a fait un 360 degrés avec tous mes équipements dedans et moi aussi j’étais dedans », se remémore-t-il.  Toutefois, la température a été clémente même s’il avait froid la nuit. 

Ce qu’il a trouvé le plus difficile, c’est la solitude qui le rongeait au fil des jours qui passaient. « La solitude, ça a un point fort et un point négatif aussi. Le point fort, c’est que ça me permet de penser à moi-même un peu, mais ce qui me manque le plus, c’est vraiment ma femme, de passer mes nuits avec elle », laisse-t-il entendre.

Jessy Bélanger rêve aussi d’une bonne douche chaude et d’un bon repas chaud, lui qui s’est lavé dans l’eau froide durant tout le mois qu’il a passé à camper. Il mangeait également de la nourriture froide comme des cannages. « Je ne mangeais pas beaucoup », relate-t-il. 

Le 8 août, à la fin de son expérience en nature, le jeune homme en a profité pour se rassasier en douche et en nourriture. Il avait également au programme la visite d’une abonnée qui est devenue une amie avec qui il a créé des liens pendant son passage à Baie-Comeau.

Au moment de lui parler, deux jours avant sa sortie de la forêt, il qualifiait son expérience de « très difficile ». « Il faut qu’on soit fort mentalement. C’est un projet plus difficile qu’on le pense », conclut le Trifluvien qui fera ses premiers pas dans le monde de l’humour cet automne.

Une tente et matelas, voici les équipements dont disposait Jessy Bélanger. Photo courtoisie