Des déchets à la tonne dans l’arrière-pays

Par Johannie Gaudreault 2:16 PM - 14 août 2024
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L’équipe de bénévoles qui ont mis les mains à la pâte pour ramasser les déchets laissés dans la nature. Photo courtoisie

Le fléau des dépotoirs clandestins ne s’amenuise pas avec les années. C’est le constat de celui qui en fait son cheval de bataille depuis belle lurette, Russel Tremblay. Le 10 août, jeunes et moins jeunes se sont rassemblés pour ramasser des déchets abandonnés dans la forêt forestvilloise.

Matériaux de construction, papiers de toiture, vinyle, métaux, beaucoup de plastique, déchets de maison comme des poupées et des souliers et pots de fleurs ont entre autres été retrouvés dans les différents endroits visités par le groupe de bénévoles, associé au Club quad Haute-Côte-Nord.

« On n’a pas tout ramassé, il en resterait pour trois fois la même chose dans les places que je connais », commente M. Tremblay, tout de même satisfait d’avoir rempli une remorque prêtée par la MRC de La Haute-Côte-Nord.

« On a fait quelques secteurs autour de l’aéroport et un peu plus loin dans le bois. On n’a pas été plus loin que 5 km et on était débordé », poursuit celui qui souhaite que les citoyens « arrêtent de salir la forêt et notre beau paysage ».

L’activité démarrait derrière le restaurant le Danube bleu, qui a accepté d’accueillir les remorques et les poubelles sur son terrain. Une somme de 142 $ a été récoltée par la vente des métaux ramassés. Elle a été remise à la Maison des jeunes de Forestville, qui participait au projet.

Ce n’est pas la première fois que le Club quad HCN organise une telle corvée en lien avec les dépotoirs clandestins. Toutes les municipalités du secteur est ont été visitées jusqu’à maintenant, soit Longue-Rive, Portneuf-sur-Mer, Forestville (deux fois) et Colombier.

« Chaque année, il y a encore des déchets dans les mêmes sites et il y a de nouveaux sites », se désole Russel Tremblay. Ce dernier ne veut toutefois pas lâcher le morceau. « Si on empêche une personne de le faire, ce sera toujours ça de gagner », clame-t-il en précisant que la majorité des débris peuvent aller à l’écocentre ou dans la poubelle. 

Le Forestvillois qualifie d’épouvantable le fléau des dépotoirs clandestins. « Est-ce qu’on va changer le monde un jour ? Je ne sais pas. Tout le monde parle de ne pas polluer la planète, et ils jettent leurs déchets dans la forêt. C’est choquant et frustrant. »

Il est fort possible qu’une activité semblable soit organisée dans l’avenir. « La Maison des jeunes est prête à recommencer. On va probablement le refaire, mais je ne sais pas quand », conclut M. Tremblay qui espère sensibiliser la population.

Partout dans la région

On retrouve 250 sites répertoriés de dépotoirs clandestins sur le territoire de la MRC de La Haute-Côte-Nord. Sur la Côte-Nord, le nombre dépasse les 800.

« Les conséquences sont multiples : pollution, danger pour la faune, risque de feux de forêt, pollution visuelle, en plus de coûter extrêmement cher à nettoyer pour les collectivités », rappelle la MRC sur son site Web.

La campagne « Combattez le fléau. Signalez ! » encourage les Nord-Côtiers à signaler les dépotoirs clandestins sur le territoire. Les signalements permettent d’avoir un portrait juste de la problématique et de cibler les actions prioritaires à prendre, estime la MRC.

Des ados de la Maison des jeunes de Forestville ont aussi participé à la corvée. Photo courtoisie