L’entreprise ambulancière Paraxion, qui dessert presque l’entièreté de la Côte-Nord, ne peut pas dire oui à tous les ajustements demandés par le CISSS de la Côte-Nord. Elle aussi peine à desservir tous les secteurs sans coupure de services en raison de la pénurie de techniciens ambulanciers paramédics.
« Nous sommes en mesure de répondre positivement aux demandes du CISSS de la Côte-Nord lorsque les ressources humaines ainsi que matérielles (véhicules) nécessaires sont disponibles et si les délais pour mobiliser les équipes sont suffisants. Les opérations courantes et la couverture de nos secteurs demeurent une priorité », témoigne Sara Jourde-Guy, cheffe des communications chez Paraxion.
Les modifications apportées ne se traduisent pas uniquement par l’ajout de ressources, mais également par « l’optimisation du déploiement des équipes sur le territoire lorsque la situation le permet », éclaire-t-elle.
Impacts sur les employés
Les modifications apportées à l’organisation de la couverture ambulancière en plus de l’augmentation du nombre d’appels primaires en lien avec la saison touristique qui bat son plein sur la Côte-Nord font en sorte que les paramédics sont plus sollicités qu’à l’habitude, selon la porte-parole.
De plus, le temps de transport des patients est également augmenté en raison de la fermeture de certains établissements. « Les paramédics consacrent donc plus de temps sur un appel qu’ils le feraient dans un contexte idéal », ajoute Mme Jourde-Guy qui ne nie pas que la charge de travail des équipes est revue à la hausse.
« Notre équipe de gestionnaires demeure en constante communication avec leurs équipes afin de leur offrir le support nécessaire. Nous sommes sensibles aux efforts dont ils font preuve et nous leur en sommes grandement reconnaissants », affirme-t-elle.
Une pénurie annuelle
Paraxion doit composer avec une rareté de main-d’œuvre tout au long de l’année sur la Côte-Nord. La période estivale, tout comme le temps des Fêtes, apporte son lot de défis. « Les paramédics qui composent nos équipes doivent être en mesure de prendre des vacances et de bénéficier de temps de repos », souligne la cheffe des communications.
Présentement, une vingtaine de postes à temps complet et temps partiel sont à combler pour la région. L’éloignement géographique de plusieurs points de service et le nombre de ressources locales disponibles représentent un défi au niveau du recrutement, fait savoir Sara Jourde-Guy.
« Nous devons donc redoubler d’ingéniosité afin d’inciter les potentiels candidats à quitter leur région pour venir s’installer du côté de la Côte-Nord et ainsi avoir accès à des postes dès le début de leur carrière, ce qui est plutôt rare en territoire urbain », dit-elle.
Des initiatives de recrutement sont donc déployées : une présence lors des journées carrières des différents établissements scolaires, la remise de bourses pour stages en régions éloignées ou bourses d’études, la mise en place de primes à l’embauche, de primes d’installation pour l’achat de maison ou la location d’appartement, le remboursement des examens liés à l’obtention du matricule provincial, etc.
Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Au niveau des embauches en 2023 pour la Côte-Nord, ce sont 8 paramédics dont 7 provenant de la première cohorte de finissants du programme Soins préhospitaliers d’urgence de Baie-Comeau qui se sont joints à Paraxion.
« À ce jour en 2024, nous avons complété 10 embauches dont 4 proviennent du Cégep de Baie-Comeau », termine la porte-parole soutenant que l’arrivée des recrues contribue grandement à combler une grande partie des besoins. Notons que ce sont 11 paramédics qui ont obtenu leur diplôme du Cégep de Baie-Comeau en 2023 et 9 en 2024.
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