Collecter des données pour la conservation des phoques

Par Charlotte Vuillemin 2:00 PM - 17 août 2024
Temps de lecture :

La collecte de données permet de mieux protéger les phoques de l’estuaire du Saint-Laurent. Photo ROMM

L’estuaire du Saint-Laurent abrite une grande diversité de mammifères marins, dont principalement les baleines et les phoques. Sonia Giroux, directrice de projets au Réseau d’observation des mammifères marins, met en lumière l’importance pour les citoyens de s’engager dans la collecte de données sur les phoques, une initiative essentielle pour la préservation de ces espèces.

Le Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM) est une organisation à but non lucratif qui se consacre à la mise en valeur et à la conservation des phoques et des baleines du Saint-Laurent.

La protection de ces espèces nécessite une compréhension approfondie de leur répartition et de leur comportement, d’où l’importance de la collecte de données.

Le ROMM s’appuie sur un vaste réseau de collecteurs de données, composé de volontaires issus de différents horizons, notamment des acteurs de l’industrie maritime comme le groupe Desgagnés et Algoma Harvester. En parallèle, les techniciens du Réseau et les citoyens jouent également un rôle clé dans la collecte de données.

Sur le site Naviguer dans l’habitat des baleines, un outil de saisie nommé Vigie Marine permet à chacun de contribuer en signalant ses observations de baleines et de phoques.

« Nous invitons vraiment les citoyens à participer à cette collecte de données », souligne Sonia Giroux, insistant sur l’importance de cet engagement citoyen pour la préservation des espèces.

L’importance de la collecte de données

Un projet spécifique de collecte de données sur les phoques est actuellement en cours dans l’Aire marine protégée (AMP) de Manicouagan. Cette AMP, créée en 2013, est l’une des premières zones protégées québécoises dans l’estuaire du Saint-Laurent.

« On collecte des données avec des techniciens selon des protocoles d’observations terrestres, mais aussi, on demande à tous les gens qui vont sur l’eau, sur les sites d’observations terrestres, de rester à distance et de noter les endroits où on trouve des phoques. Cela aide à mieux comprendre la répartition et l’abondance de même que sur les baleines », explique Sonia Giroux.

En suivant les phoques sur leurs sites d’échoueries, lieux où ces animaux se rassemblent en grand nombre pour se reproduire, il devient possible de mieux comprendre et, à terme, de mieux gérer ces populations au sein de l’AMP. Les sites d’échoueries peuvent être des îles, des îlots, ou des grands bains de sable.

« Voir le suivi de ces populations de phoques permet une meilleure compréhension et éventuellement une meilleure gestion de ces AMP, précise Sonia Giroux. On invite vraiment les citoyens à participer à cette collecte de données. »

Application Vigie Marine

L’application Vigie Marine facilite la collecte de données en permettant une localisation automatique des observations. Les utilisateurs peuvent indiquer précisément où ils ont vu un phoque et comparer leur observation avec des photos et des descriptions des différentes espèces. 

« Les deux principales espèces observables dans l’estuaire sont les phoques gris et les phoques communs. Le phoque gris a une tête avec un museau très allongé, on dit qu’il a un profil de tête de cheval. Le phoque commun a un petit museau retroussé, on dit qu’il a un profil de tête de chien et est plus petit également », détaille Sonia Giroux.

Ces informations sont cruciales pour identifier les espèces et contribuer à une base saine de données.

Secteurs importants

Les secteurs de Baie-Comeau et de l’AMP de Manicouagan sont particulièrement riches en échoueries de phoques communs et gris.

Les efforts de collecte de données dans ces régions sont donc d’une importance capitale pour la conservation de ces espèces emblématiques de la région.

En somme, la collecte citoyenne de données sur les phoques n’est pas seulement une opportunité d’observer ces fascinantes créatures marines, mais est aussi un acte de participation à leur préservation.

Grâce aux efforts combinés des citoyens, des techniciens, et des partenaires du Réseau d’observation des mammifères marins, l’avenir de ces espèces dans l’estuaire du Saint-Laurent peut être mieux protégé.