(PHOTOS) L’Expédition Saint-Laurent fait escale sur la Côte-Nord

Par Charlotte Vuillemin 9:18 AM - 18 août 2024
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Trois canots ont accompagné les plongeurs samedi matin afin de débarrasser les berges d’encombrants. Photo Charlotte Vuillemin

Les berges de la Côte-Nord ont pris une nouvelle allure alors que l’expédition Saint-Laurent, en plein cœur de sa mission estivale, a débarqué aux Escoumins, à Baie-Comeau et à Sept-Îles. Du 9 au 23 août, cette initiative parcourt les rives du Saint-Laurent avec un objectif double : sensibiliser les communautés locales à l’importance de protéger ce joyau naturel tout en réalisant une étude scientifique approfondie sur la pollution plastique.

À Baie-Comeau, ce sont les berges de la rivière Amédée qui ont été nettoyées le 17 août. Aux Escoumins, l’équipe s’est rendue à la Pointe-à-la-Croix vendredi tandis qu’à Sept-Îles, l’activité se déroule aujourd’hui dès 10 h au site culturel Innu, situé au bout de l’avenue De Quen, à Uashat.

« L’objectif est double ici. D’abord, il s’agit de mobiliser les gens, les communautés et les municipalités à agir pour la protection du Saint-Laurent et de ses affluents en se mobilisant, comme aujourd’hui en ramassant des déchets au bord des berges. Un déchet, une fois dans l’eau, est très difficile à récupérer et se décompose en microparticules de plastique », explique Jimmy Vigneux, chef de l’expédition.

La mission de Baie-Comeau a consisté à nettoyer les berges de la rivière Amédée avec des plongeurs, des équipes au sol, et même des bateaux pour couvrir un maximum de territoire.

« Notre objectif aujourd’hui, c’est vraiment de nettoyer les déchets qu’il y a aux abords de la rivière Amédée. On a des plongeurs, des gens au sol qui vont se promener partout sur les berges pour nettoyer le secteur. »

Cependant, cette expédition n’est pas qu’une simple opération de nettoyage. M. Vigneux explique que l’une des forces de l’expédition est d’impliquer divers partenaires, des jeunes engagés en environnement, et des municipalités locales pour assurer un impact durable. 

« L’Expédition St-Laurent a aussi comme objectif qu’après notre passage, d’autres citoyens continuent à nettoyer la rivière, ramassent les déchets, prennent des actions pour la planète et continuent les bonnes initiatives pour créer le changement. »

Sur le plan scientifique, Lyne Morissette, cheffe scientifique de l’expédition, explique l’importance des recherches menées durant cette mission. 

« On a deux volets pour la science qui étaient importants pour la mission. Si on veut bien cibler nos actions, il faut faire de la science pour comprendre d’où vient ce plastique et quel est son impact. »

L’analyse scientifique se déroule en deux étapes : d’abord, la caractérisation des déchets collectés, qui sont triés et pesés pour mieux comprendre leur origine et leur abondance. Ensuite, l’équipe scientifique récolte des échantillons de sédiments à différents niveaux – rivages, fonds marins, et dans la colonne d’eau. Ces échantillons seront envoyés dans des laboratoires pour analyser la présence de microplastiques.

« Avec la caractérisation, ce qui est intéressant, c’est qu’on a des données d’une expédition de 2017 où on va pouvoir comparer si l’état de santé du Saint-Laurent a changé. On peut aussi comparer les régions, les unes par rapports aux autres car l’expédition de 2017 a fait le tour du Canada. On va pouvoir savoir si le St-Laurent, par rapport à l’océan Pacifique ou l’Arctique, est-ce qu’il est plus ou moins pollué », ajoute la scientifique. Cette comparaison permettra de mieux comprendre l’évolution de la pollution plastique au fil des ans et entre différentes régions du Canada.

La diversité des déchets retrouvés dans les différentes régions souligne l’impact des activités humaines locales. Par exemple, les Escoumins sont marqués par des pièces de voitures, tandis que Montréal est envahie par des mégots de cigarettes et des contenants à emporter. Ce travail de collecte et d’analyse est essentiel pour élaborer des stratégies de réduction des déchets adaptées à chaque région.

L’Expédition Saint-Laurent, par son approche globale alliant action citoyenne et recherche scientifique, démontre que protéger le fleuve Saint-Laurent nécessite une mobilisation collective et continue. Cette mission rappelle à tous l’importance d’agir pour préserver cet écosystème vital.

Une cinquantaine de personnes était présente à Baie-Comeau pour aider l’Expédition St-Laurent à nettoyer les berges de la rivière Amédée. Photo Charlotte Vuillemin
Un échantillon de sédiment pris à Sorel le 14 août dernier. Photo Charlotte Vuillemin
La veille, Expédition St-Laurent se trouvait aux Escoumins pour nettoyer les berges de la Pointe-à-la-Croix. Photo Renaud Cyr
Le nettoyage des berges s’est tenu d’abord aux Escoumins. Photo Renaud Cyr
Photo Renaud Cyr
Photo Renaud Cyr
Photo Renaud Cyr