Une exposition sur les dangers des pesticides

Par Charlotte Vuillemin 7:30 AM - 19 août 2024
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Émilie Schwartz est partie à la rencontre de 10 femmes de science québécoise pour mettre en lumière cette exposition. Photo Vigilance OGM

L’exposition Des Rachel qui changent le monde met en lumière l’impact des pesticides sur l’environnement et la santé, tout en en célébrant les femmes en science qui continuent de mener ce combat. Son vernissage a eu lieu le 13 août à la bibliothèque Alice-Lane de Baie-Comeau.

« Ça s’est super bien passé. On a eu plus d’une trentaine de personnes qui sont venues, et c’était vraiment super. Les gens étaient intéressés, donc dans l’ensemble, on est très, très content du résultat », déclare Émilie Schwartz, chargée de mobilisation pour Vigilance OGM, organisme porteur de ce projet.

Cet enthousiasme est le reflet de l’importance de l’exposition pour le public, qui a pu découvrir et échanger sur des enjeux cruciaux pour l’avenir de la planète.

L’exposition Des Rachel qui changent le monde trouve ses origines dans le livre emblématique Printemps silencieux de Rachel Carson, une biologiste américaine et lanceuse d’alerte dont les travaux ont révélé pour la première fois les dangers des pesticides, notamment le DDT, sur la santé et l’environnement.

« Rachel Carson est l’une des pionnières qui ont lancé le mouvement environnementaliste dans le monde occidental. Son livre a fait un boom énorme à l’époque, et même si l’industrie a essayé de la décrédibiliser en disant qu’elle faisait preuve de sensiblerie féminine, ses travaux ont conduit à l’interdiction du DDT », souligne Schwartz.

Un hommage aux femmes en science

L’exposition est le prolongement d’un balado créé par Vigilance OGM pour célébrer les 60 ans du livre de Carson. Émilie Schwartz est partie à la rencontre de dix femmes en science au Québec, toutes spécialistes des pesticides, pour explorer divers aspects de cette problématique. 

« On parle à la fois d’agronomie, de biodiversité, de la politique, des lobbys, de la santé, du droit, du rapport à la nature, et chaque épisode couvre un aspect des pesticides à travers l’expertise de la femme en science qui est rencontrée, explique-t-elle. C’est une manière de comprendre le sujet d’une manière plus globale. »

Les portraits de ces femmes, réalisés par l’artiste Pauline Stive, forment le cœur de l’exposition.

« On a travaillé avec Pauline Stive, qui a fait les portraits de chacune de ces femmes pour l’exposition. Chacune de ces femmes a son expertise, et on a fait le choix de les rencontrer, car Rachel Carson a été attaquée sur le fait qu’elle était une femme. »

« On profite donc du balado, qui est écoféministe, pour questionner “est-ce qu’il y a des enjeux à être aujourd’hui une femme en science ?” », poursuit Émilie Schwartz. À cette question, la réponse est oui.

En tournée

L’exposition, actuellement à la bibliothèque Alice-Lane jusqu’au 2 septembre, est destinée à voyager à travers le Québec. 

« On souhaite que l’exposition soit accessible à la population partout au Québec, et qu’elle vienne à la rencontre des gens qui sont mobilisés et préoccupés par ce qu’il y a dans nos assiettes et ce à quoi on est exposé lié aux pesticides », explique Mme Schwartz.

Après son passage à Baie-Comeau, l’exposition fera une escale d’une semaine au Cégep de Baie-Comeau, puis au Cégep de Sept-Îles. Elle sera ensuite présentée durant deux semaines à la bibliothèque Louis-Ange-Santerre de Sept-Îles, avant de revenir à Baie-Comeau à l’Ouvre-Boîte culturel de la mi-octobre à la fin octobre.

« On fait une petite tournée nord-côtière avant de continuer la tournée ailleurs au Québec », ajoute la promotrice. 

Un engagement écoféministe

Si l’exposition met principalement l’accent sur les pesticides, elle n’en est pas moins porteuse d’un message écoféministe. 

« L’exposition parle principalement des pesticides, mais le volet qu’on aborde dans le balado avec l’enjeu d’être une femme en science, on ne va pas nécessairement le retrouver directement sur les panneaux, mais ça reste un balado et une exposition écoféministe », explique la chargée de mobilisation.

Cette dimension féministe est renforcée par les vidéos projetées en boucle lors de l’exposition, où les témoignages des femmes mettent en lumière des réalités parfois choquantes de leur parcours en science.

Avec cette initiative, Vigilance OGM rend hommage non seulement à Rachel Carson, mais aussi à toutes les femmes en science qui continuent de lutter pour un monde plus sain et plus équitable.

« On espère que cette exposition et ce balado permettront de sensibiliser davantage le public aux dangers des pesticides tout en soulignant les contributions essentielles des femmes dans ce domaine », conclut Émilie Schwartz.