Québec instaure un moratoire sur le programme des travailleurs étrangers temporaires

Par Johannie Gaudreault 11:00 AM - 20 août 2024
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Le premier ministre du Québec, François Legault, lors d’une mêlée de presse à Louiseville le jeudi 15 août 2024. L’annonce sur l’immigration temporaire que fera M. Legault mardi doit concerner spécifiquement la région de Montréal. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes

Le premier ministre François Legault a annoncé des mesures pour limiter le nombre d’immigrants temporaires au Québec, en particulier à Montréal, où la survie du français est selon lui particulièrement menacée. 

En conférence de presse mardi aux côtés de la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, M. Legault a indiqué que cet automne, Québec déposera un projet de loi pour se donner le pouvoir de limiter le nombre d’étudiants étrangers dans certains établissements d’enseignement «où il y a eu des abus», a dit le premier ministre. 

De plus, le gouvernement provincial mettra en place un moratoire de six mois concernant les demandes et les renouvellements en lien avec le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) dans la région de Montréal. 

«Il va y avoir des exceptions. Évidemment on a besoin d’enseignants, on a besoin d’infirmières, donc ça va être des exclusions», a précisé M. Legault. 

Les secteurs de la construction et de la transformation alimentaire feront partie de ces exclusions, tout comme les travailleurs dont le salaire est supérieur au salaire médian du Québec, soit 57 000 $.

«Ce qu’on annonce aujourd’hui c’est un premier pas», a soutenu le premier ministre.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement québécois réclame une baisse «significative et rapide» du nombre d’immigrants temporaires sur son territoire, plaidant que la province a dépassé sa capacité d’accueil.

Selon le gouvernement Legault, même si le Québec est une province accueillante pour les nouveaux arrivants, l’augmentation rapide du nombre d’immigrants temporaires est venue ajouter de la pression dans les services publics, comme les réseaux de l’éducation et de la santé.

Cet enjeu a entraîné un bras de fer entre Québec et Ottawa, qui ne s’entendent pas sur les chiffres exacts, entre autres.

Au deuxième trimestre de 2024, Statistique Canada estimait qu’il y avait 597 140 résidents non permanents au Québec, en hausse de 42 % d’une année à l’autre.