Décret caribou : Pierre Poilièvre rend visite à Boisaco

Par Renaud Cyr 2:35 PM - 22 août 2024
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Le chef du Parti conservateur du Canada Pierre Poilièvre prenant la parole devant les travailleurs de Boisaco. Photo courtoisie

Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC) a fait un détour au complexe de Boisaco le 19 août pour rencontrer les travailleurs et réitérer sa promesse d’annuler le décret de protection du caribou instauré par le fédéral plus tôt cet été.

C’est le chef qui a initialement pris contact avec la maire de Sacré-Cœur, Lise Boulianne, il y a quelques semaines déjà, dans la foulée de l’intervention du gouvernement fédéral dans la protection de l’espèce dans la zone du Pipmuacan, territoire d’exploitation de Boisaco.

« À ce moment-là, je l’avais invité à venir à Sacré-Cœur pour constater de visu tous les impacts que le décret de protection du caribou pourrait avoir chez nous », raconte-t-elle en entrevue avec le Journal.

L’attaché politique de Pierre Poilièvre a fait « des pieds et des mains » pour qu’il fasse un croche dans le village dans le cadre d’une tournée au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Le décret serait annulé

Le chef conservateur a réitéré sa promesse d’annuler le décret de protection du caribou s’il en venait qu’à être appliqué.

Le décret, qui retirerait 4 % de la possibilité forestière de la province, ferait basculer en réaction en chaîne 60 % des approvisionnements du Groupe Boisaco, selon son président.

« C’est sûr que l’adoption d’un décret amènerait une situation catastrophique. S’il y avait une annulation un jour, elle viendrait enlever les impacts négatifs sur nos activités », confirme Steeve St-Gelais.

Ce dernier n’a d’ailleurs que des bons mots à l’endroit de Pierre Poilièvre, qu’il a jugé « sensible » aux enjeux de l’entreprise de Sacré-Cœur.

« M. Poilièvre a exprimé le fait qu’il voulait conserver l’habitat de l’animal, sans toutefois menacer les emplois reliés à Boisaco », souligne-t-il.

Poilièvre à l’écoute

La visite du chef du PCC a été brève, mais très appréciée de la direction de Boisaco et de ses travailleurs.

« On avait environ une heure, et ça a été l’occasion qu’il nous rejoigne au bureau et de là, nous sommes partis sur le site de Granulco et nous avons brièvement visité le site dans son ensemble », détaille le président.

« Ce qu’on a retenu, c’est qu’il y avait une grande écoute même si le temps était limité », résume-t-il. « Il nous a partagé des réflexions et on a senti beaucoup de sensibilité par rapport à nos enjeux, et ça nous a beaucoup touchés », termine Steeve St-Gelais.

De son côté, Lise Boulianne a également trouvé une oreille attentive aux enjeux de son village. « C’est le seul politicien à date qui s’est manifesté aussi souvent et aussi ouvertement contre le décret sur la protection caribou », note-t-elle. « C’est aussi le premier qui s’est manifesté », remarque-t-elle au passage.

Une campagne pour se faire voir

Boisaco a mené en parallèle du passage du chef conservateur une campagne d’affichage dans les rues du village de Sacré-Cœur avec des pancartes à saveur ironique adressées au ministre Steven Guilbeault.

La campagne avait pour but de diffuser le message qu’en cas de l’application du décret de protection du caribou dans sa forme actuelle, les impacts sur le village de Sacré-Cœur seraient si néfastes qu’il deviendrait un village fantôme à vendre.

« Ça a bien frappé, car nous avons eu un avis du ministère des Transports et de la Mobilité durable afin de les enlever », dévoile la maire.

Celle-ci indique que la présence des pancartes en bordure des routes contrevient à la réglementation, mais qu’elles seront tolérées avant qu’une décision officielle soit prise à Baie-Comeau.

Au moment d’écrire ces lignes, les 7 missives envoyées par le Groupe Boisaco au premier ministre Justin Trudeau et les ministres de son cabinet son restées lettre morte. « Nous n’avons rien reçu mis à part des accusés de réception », soupire Steeve St-Gelais.

Mais le président ne désespère toutefois pas. « On va continuer à se mobiliser et à poser plein d’actions, même s’il n’y a rien d’établi pour le moment », révèle celui qui ne compte pas baisser les bras.

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