Pierre Poilievre demande à Jagmeet Singh de déchirer l’entente avec les libéraux

Par Émilie Bergeron, La Presse Canadienne 12:04 PM - 29 août 2024
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Sur cette photo, M. Singh, à gauche, et M. Poilievre participent ensemble au défilé du Nouvel An lunaire, à Vancouver, le dimanche 22 janvier 2023. La Presse Canadienne/Darryl Dyck

Le chef conservateur Pierre Poilievre met au défi son vis-à-vis néo-démocrate, Jagmeet Singh, de déchirer son entente avec les libéraux qui assure à Justin Trudeau un maintien au pouvoir jusqu’en juin 2025.

«Retirez-vous de la coalition coûteuse et votez la non-confiance au gouvernement en septembre afin de déclencher une élection sur la taxe carbone en octobre de CETTE ANNÉE», a-t-il écrit dans une lettre adressée à M. Singh.

Selon le chef de l’opposition officielle, si le chef néo-démocrate s’y refuse, il sera «à jamais connu sous le nom de ”Singh le vendu”».

Les néo-démocrates ont répondu par une déclaration de leur chef adjoint, Alexandre Boulerice, qui a affirmé que «quitter l’entente a toujours été et sera toujours sur la table pour Jagmeet Singh».

M. Poilievre estime que M. Singh a jusqu’ici évité de favoriser la tenue d’élections «afin de pouvoir bénéficier en février de votre pension de 2,2 millions de dollars financée par les contribuables»

«Mais il est temps pour vous de faire passer les Canadiens avant votre pension», peut-on lire.

M. Poilievre plaide, dans sa missive, que les électeurs n’ont pas donné le mandat à M. Singh de maintenir M. Trudeau au pouvoir.

En point de presse sur la colline parlementaire, le chef conservateur a aussi adressé son message au Bloc québécois, qu’il accuse depuis des mois d’être en «coalition» avec les libéraux.

M. Poilievre reproche aux bloquistes d’avoir voté avec les libéraux lors de votes de confiance.

L’accord entre les libéraux et les néo-démocrates assure au gouvernement minoritaire de Justin Trudeau l’appui des troupes de M. Singh dans des votes clés aux Communes qui, autrement, pourraient être susceptibles de déclencher des élections.

En échange du soutien des néo-démocrates, les libéraux promettent d’accomplir une série de choses, comme le lancement d’un programme d’assurance médicaments.

Aux yeux de M. Boulerice, il est clair que M. Poilievre a l’intention de mettre la hache dans des services tels que la future assurance médicaments afin de «protéger les grandes compagnies pharmaceutiques». 

«Nous sommes fondamentalement en désaccord: couper dans les services fera mal aux gens, ça ne les aidera pas.»

Questionné par un journaliste sur ses intentions quant à ce programme, M. Poilievre a une fois de plus refusé de répondre, contournant les questions les unes après les autres. «À ce que je sache, ces programmes n’existent pas encore», a-t-il justifié.

En effet, le projet C-64 qui inclut une première étape de futur programme d’assurance médicament et visant à couvrir des médicaments pour le diabète ainsi que des contraceptifs n’a pas encore été adopté.